Affaire Fortis : la Belgique se cherche un nouveau Premier ministre

Le roi des Belges, Albert II, a accepté lundi la démission d'Yves Leterme qui est soupçonné d'avoir fait pression sur la justice pour faire valider son plan de renflouement de la banque Fortis. Mais aucun nouveau Premier ministre n'a pu être désigné faute de candidat faisant consensus.

Tout le week-end, le roi des Belges, Albert II a consulté. Depuis qu'Yves Leterme a présenté sa démission vendredi à la suite d'accusations de pressions sur la justice dans l'affaire Fortis et du rachat de certains de ses actifs par la banque française BNP Paribas, c'est un défilé de personnalités politiques qui a eu lieu. Le nom du nouveau Premier ministre est en tout cas attendu avant la diffusion du discours de fin d'année du souverain prévu pour mercredi à la mi-journée.

Lundi en fin de journée, Albert II s'est contenté d'accepter le départ du leader des chrétiens-démocrates flamands, sans annoncer le nom d'un successeur. Le souverain a seulement confié dans la soirée à un ancien Premier ministre, Wilfried Martens, 72 ans, une mission de consultations pour tenter de former un nouveau gouvernement. "Le roi l'a chargé d'une mission d'exploration afin de trouver rapidement une solution à la crise politique actuelle. M. Wilfried Martens a accepté cette mission", indique un bref communiqué du palais. Wilfried Martens, un chrétien-démocrate flamand, comme Yves Leterme, a été chef du gouvernement belge de manière pratiquement ininterrompue entre 1979 et 1992.

Autant dire que la Belgique s'oriente vers une période d'incertitude plus prolongée que ce qui était encore envisagée le week-end dernier. Et ce alors que, dans le même temps, la plupart des partis soulignent l'importance pour le pays, en pleine crise économique et financière, d'éviter une vacance du pouvoir.

Tout au long de la journée de lundi, l'hypothèse d'un retour à la tête du gouvernement belge d'un autre ex-Premier ministre, Jean-Luc Dehaene, avait pourtant été privilégiée par les médias nationaux. Jean-Luc Dehaene, un chrétien-démocrate flamand comme Yves Leterme, a dirigé le pays de 1992 à 1999.
D'autres noms ont été avancés pour reprendre le flambeau, parmi lesquels l'ancien chef du gouvernement Guy Verhofstadt ou le libéral francophone Didier Reynders. Problème: aucun de ces noms n'a réussi jusqu'ici à faire l'unanimité parmi les partis de la coalition hétéroclite sortante, allant des chrétiens-démocrates, aux libéraux jusqu'aux socialistes.
 

Yves Leterme, qui avait été très critiqué pour sa gestion des tensions entre néerlandophones et francophones, a chuté paradoxalement sur un dossier qui avait redonné un peu de crédibilité à son gouvernement : le sauvetage du bancassureur belgo-néerlandais Fortis, premier employeur privé de Belgique, dont une partie devait être racheté par le groupe bancaire français BNP Paribas, opération surlaquelle Yves Leterme serait intervenu en faisant pression sur la justice. D'où le "Fortisgate" évoqué dans la presse.
 

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Il y a à mon avis une erreur d'interprétation à la fin de cet article : ce n'est pas pour retarder ou faire annuler l'opération que Leterme aurait fait pression mais pour contrecarrer les actions des actionnaires non consultés lors du projet de reven...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.