Les Suisses ne remettent pas en cause leurs liens avec l'UE

Les Suisses ont massivement approuvé ce dimanche la reconduction et l'extension à la Bulgarie et à la Roumanie des accords de libre circulation des travailleurs entre l'UE et la Confédération.

Le "oui" au référendum européen a remporté 59,6% des suffrages dans la Confédération où 22 des 26 cantons se sont prononcés en faveur de la collaboration avec Bruxelles qui a permis à 200.000 Européens de travailler en Suisse depuis 2002. Le non a recueilli 40,4% des suffrages, s'imposant dans quatre cantons sur 26.

Le résultat a créé une surprise parmi les observateurs qui n'excluaient pas que la crise économique aiguise les tentations de repli de la population confrontée à une montée du chômage. Le scrutin était suivi de près par Berne et Bruxelles dont plusieurs années de coopération économique étaient en jeu.

La libre circulation, en vigueur depuis 2002, est en effet associée à six autres accords, les Bilatérales I, facilitant les échanges commerciaux entre les partenaires. En cas de rejet, tous ces accords devaient sauter automatiquement selon la "clause de la guillotine". Bruxelles avait également fait savoir que la toute nouvelle adhésion de la Suisse à l'espace Schengen serait aussi annulée.

Un "non" aurait renvoyé la Suisse à son statut de petit pays indépendant et l'isoler de ses voisins européens dont elle est pourtant hautement dépendante économiquement. Le soulagement était donc tangible dimanche parmi les partisans de la reconduction des accords, la majorité des partis helvétiques ainsi que les milieux économiques.

"C'est le langage de la raison qui l'a emporté", a commenté le président du parti socialiste, Christian Levrat, rendant hommage à "la maturité politique suisse".
Le vote constitue en revanche un coup dur pour la droite populiste, de retour depuis quelques mois au gouvernement et qui a activement milité contre les accords avec Bruxelles. Le député de l'Union démocratique du centre (UDC), Dominique Baettig, a estimé qu'"entre deux maux, (les électeurs) avaient choisi le moindre, qui est la fuite en avant". "L'Europe n'est pas très attractive. Elle a réussi à faire peur (...) pour que les gens choisissent ce qu'ils croyaient être leurs intérêts à court terme", a-t-il regretté.

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