Etats-Unis : nouveaux signes d'aggravation de la crise économique

L'activité dans les services a poursuivi sa contraction en février. De son côté, le secteur privé a détruit 697.000 emplois, selon le cabinet de conseil ADP. Enfin, quelque 8 millions d'emprunteurs immobiliers se retrouvent en grande difficulté du fait de la crise.

L'activité du secteur américain des services a poursuivi sa contraction en février, mais à un rythme moins prononcé qu'attendu, montre l'enquête publiée ce mercredi par l'Institute for Supply Management (ISM). Son indice d'activité est revenu à 41,6 contre 42,9 en janvier. Les économistes anticipaient en moyenne un chiffre de 41. Le secteur des services regroupe environ 80% de l'activité économique globale aux Etats-Unis, des banques aux compagnies aériennes en passant par l'hôtellerie et la restauration.

Par ailleurs, le secteur privé dans son ensemble a détruit 697.000 emplois en février, indique une étude du cabinet de conseil en ressources humaines ADP publiée ce mercredi. L'ampleur des pertes d'emplois est supérieure à ce que prévoyaient les analystes, qui tablaient sur 630.000 suppressions nettes de postes. ADP a de surcroît révisé en hausse son estimation des pertes du mois précédent à 614.000 (au lieu des 522.000 annoncés initialement).

"Nous sommes maintenant dans le plus dur de la crise. On prévoit 1,7 million de pertes d'emplois entre janvier et mars", a constaté Sophia Koropeckyj, d'Economy.com (agence Moody's). Selon ADP, le secteur des services, qui assure près de 85% de l'emploi non agricole aux Etats-Unis, a perdu 359.000 postes en février, après 327.000 en janvier.

Avec une main-d'oeuvre en baisse pour le 26ème mois consécutif, l'industrie a encore perdu 338.000 emplois en février, après les 287.000 de janvier. Le secteur manufacturier (production de biens) a vu l'emploi reculer pour le 36ème mois consécutif, avec 219.000 pertes nettes d'emplois.

Enfin, environ 20% des propriétaires américains ayant souscrit un emprunt immobilier ont vu la valeur de leur logement tomber sous le montant qu'ils doivent rembourser, selon une étude publiée mercredi. Cette proportion risque d'augmenter avec le recul des prix de l'immobilier dans des Etats jusque-là épargnés, révèle l'enquête menée par First American CoreLogic.

Environ 8,31 millions de biens immobiliers avaient fin 2008 une valeur inférieure au montant de l'emprunt restant à rembourser, contre 7,63 millions à la fin du mois de septembre, ce qui représente une hausse de 9%. Le pourcentage de titulaires de prêts immobiliers dont la valeur du bien est passée en-dessous du montant à rembourser ("underwater borrowers") est ainsi passée de 18% à 20%.

Quelque 2,16 millions de logements supplémentaires pourraient être concernés si les prix de l'immobilier reculent encore de 5%, estime l'étude. Selon First Americain, la valeur globale des habitations résidentielles est tombée 19.100 milliards de dollars à la fin de l'année, contre 21.500 milliards de dollars l'année prcédente. Cette baisse est pour moitié le seul fait de la Californie.

Outre la Californie, la Floride et le Nevada sont particulièrement touchées mais l'étude montre que d'autres régions plus riches du pays commencent à être affectées.

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