Etats-Unis : recul de la productivité et des commandes à l'industrie, léger mieux sur l'emploi

La productivité des entreprises américaines a reculé de 0,4% au quatrième trimestre alors que les analystes attendaient au contraire une hausse de 1,1%. Sur le front de l'emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé plus fortement que prévu, à 639.000. Les commandes à l'industrie ont baissé de 1,9% en janvier.

Les dernières statistiques sur l'économie américaine soufflent le chaud et le froid ce jeudi. La mauvaise nouvelle du jour vient de la productivité des entreprises du secteur non-agricole aux Etats-Unis qui a baissé contre toute attente au quatrième trimestre. Selon une nouvelle estimation, le repli est de 0,4% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, alors que les analystes tablaient sur des gains de productivité de 1,1%.

Cela marque en outre une révision en forte baisse de l'état de santé des entreprises américaines, puisque le ministère du Travail avait estimé initialement que leur productivité avait augmenté de 3,2% au cours des trois derniers mois de l'année.  Le ministère a néanmoins revu en forte hausse le niveau des gains de productivité au troisième trimestre, à 2,2% (au lieu de 1,5% dans son estimation précédente), et il maintient son estimation des gains de productivité pour l'ensemble de l'année 2008 à 2,8% par rapport à l'année précédente (2,7% en 2007).

Au quatrième trimestre, la production des entreprises américaines a baissé de 8,7% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, soit finalement plus vite que le nombre d'heures travaillées (-8,3%). Pour sa part, l'augmentation du coût du travail est passée de 3,5% au troisième trimestre à 5,7%, au quatrième, selon les nouveaux chiffres du ministère, qui font apparaître de fortes variations par rapport aux précédents.

Dans le seul secteur industriel, la productivité a reculé de 4% (chiffre revu en hausse de 1 point), après une baisse de 2,2% au troisième trimestre. La production y a chuté de 17,7% alors que les heures travaillées plongeaient de 14,2%. Pour l'ensemble de 2008, la productivité des entreprises industrielles a augmenté de seulement 1,5% contre 3,4% en 2007.

De leur côté, les commandes à l'industrie ont reculé de 1,9% en janvier, une baisse nettement moins marquée que prévu (-3,5%), selon des chiffres publiés jeudi par le département du Commerce. Il s'agit cependant de la sixième baisse mensuelle consécutive, ce qui est une série inédite depuis la création de cet indicateur macro-économique en 1992 et une nouvelle illustration de la sévérité de la récession à l'oeuvre dans la première économie mondiale.

Les commandes à l'industrie de décembre ont été revues en baisse de -3,9% à -4,9%. Les commandes de biens durables ont finalement baissé de 4,5% en janvier après une estimation initiale de -5,2%. Les stocks de biens manufacturés ont reculé de 0,8%, soit leur plus important recul depuis septembre 2003. Cela fait le cinquième mois consécutif de baisse de ces stocks, soit la plus longue période depuis celle allant de mars 2003 à janvier 2004.

Du côté des bonnes nouvelles, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé plus fortement que prévu la semaine dernière, tout en restant à un niveau élevé dans un contexte de récession. Le nombre de personnes indemnisées après une semaine a reculé de 31.000 pour retomber à 639.000 lors de la semaine au 28 février. Les analystes attendaient une baisse à 650.000 par rapport au chiffre de 667.000 annoncé en première estimation pour la semaine précédente (et finalement révisé à 670.000, son plus haut niveau depuis 1982). Le nombre de nouveaux dossiers reste cependant supérieur à 600.000 pour la cinquième semaine d'affilée.

Par ailleurs, le nombre de propriétaires de logement éprouvant des difficultés à rembourser leur emprunt a continué de grimper au quatrième trimestre, faisant apparaître une proportion record de personnes menacées d'expulsion. Selon l'Association des banquiers hypothécaires (MBA), 11,18% des emprunteurs avaient alors au moins un mois de retard de paiement, ou font déjà l'objet d'une procédure de saisie. C'est le plus haut niveau jamais constaté depuis le début de la publication de l'enquête trimestrielle de la MBA en 1972. Selon la MBA, la part des emprunteurs en retard de paiement d'au moins un mois qui ne sont pas encore visés par une procédure d'éviction a atteint un record au quatrième trimestre, s'établissant à 7,88%, soit 0,89 point de plus que le record précédent.

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