Vers un programme européen d'investissements de 5 milliards d'euros

Les Ving-Sept seraient sur le point de trouver un accord sur un projet commun d'investissements de 5 milliards d'euros dans l'énergie et l'internet.

Les pays européens sont proches d'un accord sur un projet commun d'investissements de 5 milliards d'euros dans l'énergie et l'internet, la seule contribution du budget de l'UE au plan des 27 face à la crise, mais avec de sévères conditions, selon des sources concordantes. "Ca avance", a déclaré jeudi soir le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Bruno Le Maire, en marge du sommet des dirigeants de l'UE à Bruxelles sur la crise économique.

Les pays européens négocient sans succès depuis plus de trois mois sur ce projet, devenu emblématique des difficultés des capitales européennes à apporter une réponse commune à la récession. Un blocage peu reluisant pour l'image UE compte tenu des montants peu importants en jeu par rapport à l'ampleur de la crise.

Lors d'une réunion des ambassadeurs des 27 pays de l'UE, en marge du sommet des dirigeants européens à Bruxelles, "il n'y a eu aucun reproche" au sujet du dernier projet de compromis sur la table, a indiqué l'un des diplomates. "Cela se présente bien", a dit un autre, en confirmant l'absence d'opposition.

Les projets d'investissement, proposés par la Commission européenne, portent sur l'énergie et l'accès à l'internet à haut débit. Certains gouvernements européens ont beaucoup rechigné à accepter cette contribution car ils estimaient que la plupart des projets étaient à long terme alors que l'urgence est à la relance immédiate.

Au grand dam de certains pays de l'Est, l'Allemagne a contesté pour cette raison l'inclusion du projet de gazoduc Nabucco, qui doit permettre à partir de 2013 d'acheminer le gaz de la mer Caspienne vers l'Europe et de réduire la dépendance européenne au gaz russe. Pour trouver un compromis, la présidence tchèque de l'UE a présenté jeudi une nouvelle liste de projets énergétiques à financer. Nabucco en fait partie, à hauteur de 200 millions d'euros, mais à condition que le projet commence à se concrétiser rapidement.

Le texte ajoute en effet un critère de "maturité" qui devra être impérativement rempli pour que les projets liés à l'énergie puissent être financés. Le projet devra ainsi avoir "atteint le stade des investissements et entraîner des apports de fonds substantiels d'ici fin 2010", selon le texte. Cette condition de rapidité risque de facto d'exclure du financement une partie des projets, dont plusieurs sont seulement à long terme, et de limiter d'autant la portée du projet.

La plupart des pays restent peu convaincus par cette enveloppe pour laquelle la Commission fait le forcing depuis le mois de décembre. Mais politiquement, le coût d'un échec à se mettre d'accord serait très élevé pour l'UE au moment où elle traverse sa pire récession depuis plus de 60 ans. "Il y a une volonté de se débarrasser de cette histoire" parmi les gouvernements, souligne un diplomate européen de haut rang.

Si un consensus semble avoir été trouvé au niveau des ambassadeurs, ces derniers n'ont pris aucune décision, laissant le soin aux dirigeants d'examiner le dernier compromis tchèque lors de leur dîner de jeudi.

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