Le Premier ministre hongrois désigné promet de la sueur et des larmes à ses compatriotes

Gordon Bajnai, désigné pour succéder au Premier ministre socialiste démissionnaire, a promis ce lundi de sortir la Hongrie de la crise économique, tout en prévenant que le redressement allait "faire mal" et demanderait des sacrifices.

"Je dois prévenir tous le monde: mon programme va faire mal. Il demande des sacrifice de toutes les familles hongroises, mais il portera ses fruits", a déclaré Gordon Bajnai, Premier ministre désigné, à des journalistes au parlement. "La Hongrie n'a pas de temps à perdre, il faut entreprendre des modifications radicales dans le fonctionnement de l'Etat", a-t-il encore souligné, en indiquant avoir reçu l'assurance de la majorité socialiste et libérale du parlement pour mener son programme à terme.

Gordon Bajnai a assuré n'avoir "aucune ambition politique" et se moquer de sa cote de popularité. Ministre de l'Economie sans étiquette du gouvernement sortant, âgé de 41 ans, il a annoncé qu'il consulterait dans les prochains jours toutes les organisations professionnelles et politiques pour sortir la Hongrie de la crise. "Le pays a besoin de l'apport de chacun d'entre nous", selon lui.

Le Premier ministre désigné a notamment tiré l'alarme concernant le fort taux d'endettement de la population en euros et en francs suisses alors que la monnaie locale, le forint, subit de fortes pressions à la baisse. "Plus de 700.000 ménages et un million de propriétaires de voitures sont en péril (...) Mes mesures seront sévères, mais auront un effet guérisseur", a-t-il promis.

Après un week-end marqué par des négociations interminables, le Parti socialiste hongrois (MSZP) au pouvoir et son ancien allié libéral (SZDSZ) se sont finalement entendus dans la nuit de dimanche à lundi sur la personnalité de Gordon Bajnai pour succéder à Ferenc Gyurcsany, Premier ministre socialiste démissionnaire. Issu comme Ferenc Gyurcsany du monde des affaires, où il a dirigé plusieurs sociétés, il est considéré comme un proche du Premier ministresortant. Il a toutefois régulièrement plaidé pour une politique économique de rigueur bien plus drastique que celle mise en oeuvre depuis 2006 et jugée insuffisante par les marchés financiers.

Gordon Bajnai doit désormais être officiellement désigné à la tête du gouvernement à la faveur d'une motion de censure dite "constructive" qui doit être votée par le MSZP et le SZDSZ, sans doute le 14 avril. Au plus bas dans les sondages, les deux partis ont rejeté les appels de l'opposition conservatrice à organiser des nouvelles élections législatives.

Ferenc Gyurcsany, qui dirigeait un gouvernement minoritaire depuis un an, avait annoncé sa démission le 21 mars après son échec à faire adopter un plan de relance de l'économie hongroise, l'une des plus touchées en Europe de l'Est par la crise mondiale. Il a par ailleurs renoncé samedi à la présidence du Parti socialiste, après y avoir été reconduit par 85% des voix une semaine plus tôt. Son cabinet a toputefois indiqué qu'il désirait "continuer la politique".

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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On sait déjà pour qui seront la sueur et les larmes. Pour les modestes et les victimes de la folie des "élites". Gageons qu'un retour de flamme est en préparation, et pas seulement en Hongrie ! Les régiments de forces de l'ordre mobilisés systématiqu...

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