Les suppressions de postes dans le secteur privé outre-Atlantique ont atteint 742.000 en mars, selon une étude du cabinet de conseil en ressources humaines ADP publiée ce mercredi. L'ampleur des pertes nettes d'emplois estimées par ADP est bien pire que le scénario des analystes, qui n'attendaient "que" 663.000 suppressions de postes.
ADP a de surcroît révisé en hausse son estimation des pertes du mois précédent à 706.000, au lieu des 697.000 annoncés initialement. Selon ADP, le secteur des services, qui assure près de 85% de l'emploi non agricole aux Etats-Unis, a perdu 415.000 postes en mars, après 368.000 en février.
Avec une main-d'oeuvre en baisse continue depuis plus de deux ans, l'industrie a encore perdu 327.000 emplois, après les 338.000 de février. Les grandes entreprises, comptant 500 salariés ou plus, ont supprimé 128.000 emplois, les entreprises moyennes (de 50 à 499 salariés) 330.000, et les petites entreprises 284.000. Les PME sont normalement le moteur de la création d'emplois aux Etats-Unis
Publiée deux jours avant les chiffres officiels du département du Travail, vendredi 3 avril, qui couvrent à la fois le secteur privé et le secteur public, l'enquête ADP est un premier aperçu sur l'évolution mensuelle de l'emploi aux Etats-Unis. Les analystes s'attendaient jusqu'alors à ce que le rapport du ministère fasse apparaître 656.000 suppressions d'emplois en mars, après 651.000 en février.
Le taux de chômage aux Etats-Unis a atteint 8,1% en février, son plus haut niveau depuis un quart de siècle.
D'autres mauvais chiffres sont venus souligner la morosité actuelle de l'économie des Etats-Unis. L'activité industrielle américaine s'est contractée en mars pour le quatorzième mois consécutif. L'indice ISM de directeurs d'achats du secteur manufacturier est ainsi ressorti à 36,3 le mois dernier, contre 35,8 en février. Ce chiffre est légèrement supérieur au consensus du marché, qui tablait sur un indice de 36. Un indice de 50 marque la frontière entre un ralentissement et une croissance de l'activité.
Les chiffres du secteur immobilier sont toutefois ressortis supérieurs aux attentes des marchés. Les promesses de ventes de logement aux Etats-Unis ont progressé de 2,1% en février par rapport à leur niveau de janvier a annoncé ce mercredi l'Association nationale des agents immobiliers (NAR). Elles s'étaient effondrées de 7,7% en janvier. Les analystes attendaient une stagnation des promesses de ventes. Les dépenses de construction ont pour leur part reculé de 0,9% en février, pour toucher leur plus bas niveau depuis mars 2004. Les économistes escomptaient un repli de 1,8%.
