Les ventes de détail américaines replongent en mars

Indicateur avancé de la consommation, les ventes de détail sont reparties à la baisse en mars, reculant de 1,1% par rapport à février. Et les prix à la production ont reculé de manière inattendue de 1,2% au cours du mois de mars et de 3,5% sur un an. En février, les entreprises ont continué de déstocker fortement.

Mauvais indicateur venu des Etats-Unis. Les ventes de détail sont reparties en baisse en mars, après deux mois de hausse, marquant un recul de 1,1% par rapport à février, selon les chiffres corrigés (CVS) publiés ce mardi par le département du Commerce à Washington. Cette baisse va à l'encontre des prévisions des analystes, qui tablaient sur une hausse des ventes de détail de 0,3%, mais le ministère a revu les chiffres des mois précédents à 0,3% pour février (au lieu de -0,1%), et 1,9% pour janvier (au lieu de 1,8%).

La baisse de février est cependant la plus faible baisse enregistrée depuis le mois d'août, les reculs de l'indice de septembre à décembre, qui avaient plombé le PIB américain, ayant été compris entre 1,6 et 3,4%.

L'indice des ventes de détail ne prend pas en compte les variations de prix. Il donne une bonne idée de la tendance de la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance économique américaine. Son niveau de mars était inférieur de 9,4% par rapport à ce qu'il était un an plus tôt.

Hors alimentation, les ventes de détail ont baissé de 1,1% par rapport à février, soit une baisse de 10,7% sur un an. Même en excluant les ventes d'automobiles, qui plombent l'indice depuis plusieurs mois, les ventes de détail sont reparties en baisse en mars, de 0,9% par rapport à février (-6% en glissement annuel), après deux mois de hausse.

Par ailleurs, les prix à la production ont reculé fortement et de manière inattendue en mars, déjouant totalement les attentes des analystes, selon les données publiées mardi aussi par le département américain du Travail. En données CVS, ces prix ont chuté de 1,2% par rapport au mois précédent, alors qu'en moyenne les économistes tablaient sur une stabilité de cet indicateur.

Sur un an, les prix à la production sont désormais en baisse de 3,5%, le rythme le plus rapide depuis janvier 1950. Les prix facturés par les producteurs ont en effet eu tendance à reculer rapidement depuis août, ayant aligné cinq mois de baisse consécutifs à la fin de l'année 2008 (dont un record de -2,7% en novembre), avant de connaître deux mois de correction à la hausse cette année (+0,8% en janvier et +0,1% en février).

La baisse de mars est entièrement imputable à la chute des prix à la production de l'énergie (-5,5%) et de l'alimentation (-0,7%, cinquième mois consécutif de baisse). Sans ces deux composantes, les prix à la production sont en effet stables par rapport à février, comme le prévoyaient les analystes. Ces prix, dits "de base", montrent moins de volatilité, n'ayant connu aucun mois de baisse ni en 2008 ni en 2009, et étant même en hausse de 3,8% sur un an.

Ces tendances contradictoires dans l'évolution des prix illustrent le débat actuel entre économistes sur la possibilité d'une déflation ou d'une inflation brutale, que les chiffres ne permettent pas de trancher mois après mois.

Dans l'énergie, les prix à la production de l'essence ont enregistré en mars une baisse de 13,1%. Les prix du fioul domestique ont connu la même tendance, avec une baisse de 13,2%.

Enfin, les entreprises américaines ont continué de déstocker fortement en février, le niveau de leurs stocks ayant reculé de 1,3% par rapport à janvier, selon les chiffres officiels CVS publiés mardi par le département du Commerce à Washington. Cette baisse des stocks est supérieure aux attentes des analystes, qui tablaient sur un recul de 1,2%. Le ministère a par ailleurs revu la baisse du mois de janvier à 1,3%, soit 0,2 point de plus que ce qu'il avait annoncé il y a un mois.

Sur un an, la baisse des stocks, qui se poursuit depuis plusieurs mois, atteignait 3,5% en février.

Ce fort recul des stocks pèsera sur la première estimation du PIB du premier trimestre devant être publiée le 29 avril. Plusieurs analystes prévoient que les entreprises déstockent massivement jusqu'à la fin de la récession, comme cela se produit habituellement.

Selon les chiffres du ministère, les ventes des entreprises se sont redressées en février: elles ont augmenté de 0,2% par rapport au mois précédent, après un recul de 1,2% en janvier (chiffre révisé en hausse de 0,2 point). En glissement annuel, les ventes des entreprises accusaient un recul de 13% en février.

Le ratio des stocks/ventes s'est établi à 1,43 en février, en baisse par rapport à son plus haut septennal touché en janvier (1,45).

Dans le secteur industriel, les stocks se sont repliés de 1,2% en février et les ventes de 0,1%. Dans le commerce de détail, les stocks ont baissé de 1,8%, mais les ventes ont progressé de 0,2%. Les stocks des grossistes ont pour leur part reculé de 1,5% (du jamais vu depuis le début de la publication de cette série statistique en 1992), tandis que leurs ventes progressaient de 0,6%.

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
certains mots existent pour décrire des phénomènes économiques inutile d'utiliser 3 phrases confuses pour décrire une déflation, c'est ridicule

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.