Une semaine marquée par les prévisions pessimistes du FMI

A la Une de l'actualité cette semaine, le nouvel abaissement des prévisions pour l'économie mondiale du Fonds monétaire international. Le bal des résultats à Wall Street, les mesures pour favoriser l'emploi des jeunes en France, le rachat de Sun Microsystems par Oracle et le sursis accordé à l'A400M d'Airbus ont également fait les gros titres.

LE FMI TOUJOURS PLUS PESSIMISTE POUR L'ACTIVITE ECONOMIQUE
Nouvelle révision à la baisse des prévisions du Fonds monétaire international (FMI) concernant l'économie mondiale. Cette dernière devrait ainsi connaître une année 2009 de profonde récession, généralisée dans toutes les régions, et une reprise lente l'an prochain. Alors que les marchés financiers estiment depuis plusieurs semaines que le plus dur de la crise appartient au passé, le FMI estime lui que le produit intérieur brut de la planète se contractera de 1,3% cette année, une première depuis plus d'un demi-siècle, et celui des pays développés de 3,8%. L'année 2010 devrait voir le retour à la croissance du PIB mondial (+1,9%), mais pas de celui des pays développés (stabilité attendue). Et cela ne serait que le début d'une "période de transition difficile, où le taux de la croissance sera notablement plus bas que dans un passé récent".

L'activité se contracterait violemment cette année aux Etats-Unis (-2,8%), en zone euro (-4,2%, dont -3,0% pour la France), au Japon (-6,2%), en Russie (-6,0%). Elle ralentirait considérablement chez les champions du monde de la croissance que sont la Chine (+6,5%) et l'Inde (+4,5%). "Malgré des signaux qui sont rouges et d'autres qui sont passés au vert, la crise est loin d'être finie", a renchérit le directeur général du Fonds, Dominique Strauss-Kahn. "Nous pensons toujours que la reprise peut se produire au premier semestre 2010", estimant que "le début de la reprise viendra des Etats-Unis". Par ailleurs, le FMI estime que les banques américaines, européennes et japonaises ont admis à ce jour seulement un tiers des pertes liées aux dépréciations d'actifs financiers qui devraient se réaliser entre l'été 2007 et 2010. Le coût total de la crise financière doit dépasser 4.000 milliards de dollars pour l'ensemble des institutions financières mondiales.

RESULTATS MITIGES A WALL STREET: LES BANQUES RELEVENT LA TETE, LES VALEURS INDUSTRIELLES SOUFFRENT
La saison des résultats s'est nettement accélérée cette semaine à Wall Street. Et parmi les grandes tendances, deux se détachent: l'amélioration de l'état de santé des grandes banques américaines et les difficultés qui s'accumulent pour les valeurs industrielles. Sur le secteur financier, Bank of America a ouvert le bal, publiant un bénéfice net supérieur aux attentes, à 4,25 milliards de dollars, notamment grâce à l'acquisition de Merrill Lynch et de Countrywide Financial. De son côté, Wells Fargo a confirmé avoir dégagé des profits record au cours des trois premiers mois de l'année, de 3,05 milliards de dollars. Ces deux résultats semblent confirmer que les banques américaines ont peut-être passé le plus dur de la crise, après les très bons résultats de JPMorgan, Citigroup et Goldman Sachs. Seule ombre au tableau: Morgan Stanley est restée dans le rouge sur la période. Une petite perte certes, de 177 millions de dollars, mais plus importante que le consensus des marchés.

La situation est beaucoup plus difficile du côté de l'industrie, touchée de plein fouet par le ralentissement de l'économie mondiale. Ainsi, Caterpillar a accusé son premier déficit trimestriel en 16 ans, perdant 112 millions de dollars. Plus inquiétant encore, le premier constructeur mondial d'engins de chantier a divisé par deux sa prévision de bénéfice pour l'ensemble de l'année. Même chose pour le chimiste DuPont. Le groupe a abaissé ses objectifs annuels avoir enregistré une chute de 59% de ses profits sur les trois premiers mois de l'année. Le conglomérat industriel United Technologies a quant à lui subi un repli de 28% de son bénéfice et le groupe diversifié 3M a vu le sien reculer de 48%. L'inventeur du Scotch et du Post-It a lui aussi lancé un avertissement sur résultats. Le deuxième constructeur automobile américain Ford a de son côté perdu 1,4 milliard de dollars. Un déficit néanmoins inférieur aux attentes. Quant à Boeing, ses bénéfices ont été divisés par deux à 610 millions de dollars et il a abissé ses objectifs de profits annuels.

1,3 MILLIARDS D'EUROS POUR L'EMPLOI DES JEUNES EN FRANCE
Le gouvernement veut mettre 1,3 milliard d'euros sur la table pour former et insérer plus de 500.000 jeunes, particulièrement menacés par la hausse du chômage, a annoncé Nicolas Sarkozy, Ce "plan Marshall" pour l'emploi des jeunes sera déployé d'ici à juin 2010 avec un pari: celui de l'apprentissage. "320.000 apprentis entre le 1er juin 2009 et le 1er juin 2010" devraient être recrutés, selon le chef de l'Etat, contre 285.000 en 2008. Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé que les stagiaires seraient obligatoirement rémunérés à partir de deux mois de stage contre trois aujourd'hui. De même, le nombre de recrutement de bacheliers professionnels devrait progresser de 30% sur la même période. Pour parvenir à ce résultat, le chef de l'Etat parie sur l'implication des entreprises et propose un certain nombre d'aides. Il a ainsi promis qu'elles auraient "zéro charge" si elles embauchaient un apprenti avant le 30 juin 2010. De même, une prime de 3.000 euros sera versée à celles qui embaucheront en CDI avant la fin septembre 2009 un jeune déjà en stage. Le chômage des jeunes et la difficulté à passer le cap des stages et petits boulots pour accrocher un CDI vers 27 ou 30 ans ne sont pas des phénomènes nouveaux mais ils ont été aggravés par la crise. La remontée du chômage des jeunes est deux fois plus rapide que pour les autres salariés. Jusqu'à 650.000 jeunes pourraient pointer au chômage cette année, selon le Haut commissaire, Martin Hirsch, en charge de la jeunesse.

ORACLE MET LA MAIN SUR SUN MICROSYSTEMS
Après avoir tenté en vain de convaincre IBM de revoir à la hausse son offre de rachat, Sun Microsystems s'est offert à Oracle, l'éditeur américain de logiciels professionnels (progiciels). Ce dernier va ainsi débourser 7,4 milliards de dollars, cash et dettes comprises, pour mettre la main sur le fabricant de serveurs, également créateur du langage de programmation informatique Java et du système d'exploitation Solaris. Par action, l'offre s'élève à 9,50 dollars, soit 10 cents de mieux que l'offre initiale d'IBM. Elle représente près du double du cours de l'action Sun à la mi-mars, avant les premières rumeurs d'acquisition. "Oracle et Sun sont des partenaires depuis plus de 20 ans, et leur fusion est une évolution naturelle de leurs relations, qui constituera un évènement décisif" a expliqué le président de Sun, Scott McNealy. Le rachat de Sun va transformer l'industrie des technologies de l'information, en associant les meilleurs logiciels professionnels du marché et systèmes informatiques" s' 'est félicité le PDG d'Oracle, Larry Ellison. Le deuxième éditeur mondial de logiciels estime que l'acquisition, qui doit être finalisée l'été prochain, sera rentable dès la première année, grâce à deux technologies clefs de Sun, le langage de programmation Java et le système d'exploitation Solaris. Oracle estime que cette opération apportera un bénéfice d'exploitation annuel de 1,5 puis 2 milliards de dollars annuels.

AIRBUS OBTIENT UN SURSIS DE TROIS MOIS POUR L'AVENIR DE L'A400M
Un sursis de trois mois pour l'A400M, le futur avion de transport militaire d'Airbus. Le groupe EADS (maison mère d'Airbus) et l'Organisation européenne de coopération en matière d'armement (OCCAR), qui représente sept pays clients, ont en effet signé un moratoire repoussant au 1er juillet la possibilité d'abandonner ce programme qui accumule les retards, a indiqué mardi le ministère français de la défense. Cette signature formalise un compromis trouvé en mars entre les ministres des sept pays concernés (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg). Ces pays avaient à l'origine le droit contractuel de résilier le contrat de l'A400M dans son intégralité au 1er avril 2009, faute d'un premier vol de l'appareil. Ils viennent ainsi de donner trois supplémentaires à Airbus afin de sauver du désastre ce programme de 20 milliards d'euros. Des discussions doivent permettre à EADS et aux clients de faire un point sur l'état du programme, ses difficultés de mise en oeuvre et la question des pénalités financières, qui ont déjà contraint le groupe européen d'aéronautique et de défense à passer pour 2,1 milliards d'euros de provisions. Airbus se dit actuellement incapable de fournir une date officielle pour le premier vol de l'avion, en raison de problèmes avec le système de motorisation, ce qui provoque la colère des pays clients.

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
A vouloir donner des délais de livraison aussi courts alors que l'avion n'en est encore qu'à l'état de projet, il ne faut pas s'étonner de ce qui se passe; on a fait la même "bêtise" avec l'A.380, Boeing a des soucis de délais avec son dreamliner et ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.