La mobilité des étudiants européens tarde à décoller

Lors du bilan dressé la semaine dernière à Louvain sur le "processus de Bologne", Valérie Pécresse a réaffirmé la nécessité de faire progresser la mobilité des étudiants français.

La mobilité des étudiants en Europe est à la peine. En plein mouvement des universitaires en France, les ministres de l?enseignement supérieur de 46 pays européens ont dressé la semaine dernière à Louvain-la-Neuve (Belgique) un bilan mitigé de l?harmonisation européenne des études supérieures, appelée "processus de Bologne". Pour relancer le processus, l?objectif chiffré de 20% d?étudiants ayant effectué une partie de ses études à l?étranger d?ici à 2020 a été fixé.

Lancé il y a tout juste dix ans par 29 pays européens, le processus de Bologne visait à créer un "véritable espace européen de l?enseignement supérieur" (EEES). S?agissant d?un processus "d?initiative intergouvernemental" et non "communautaire", les pays associés ne sont soumis à aucune contrainte juridique pour faire converger leurs cursus universitaires et donc faciliter la reconnaissance des diplômes et la mobilité étudiante. D?où peut-être le bilan en demi-teinte dressé ces deux derniers jours à Louvain, la reconnaissance des qualifications et des périodes passées à l?étranger posant toujours problème. Conséquence: une mobilité étudiante toujours en berne, les échanges Erasmus ayant même baissé dans certains pays.

En France, le ministère de l?Enseignement supérieur reconnaît cet état de fait. Selon ses chiffres, la France pointe certes au deuxième rang mondial en terme de mobilité derrière l?Allemagne et le Japon, avec 77.000 étudiants ayant poursuivis leurs études à l?étranger en 2006 dont 23.000 dans le cadre d?Erasmus. Ce qui porte à 4,5% le taux d?étudiants français à bénéficier d?Erasmus contre 3,5 au niveau européen. Mais, note le ministère, entre 2003 et 2006, la mobilité a décru de près de 5% alors que le nombre de ses étudiants progressait de 9%.

Le succès d?Erasmus a limité les dégâts mais le programme marque le pas (4.000 bourses Erasmus n?ont pas été délivrées en 2008 faute de candidats?) et emporte désormais un plus vif succès en Allemagne et en Espagne. Du coup, l?objectif global de 3 millions d?étudiants cumulés ayant effectué une mobilité en 2012 ne devrait pas être atteint. Et la mobilité reste encore l?apanage d?une minorité d?étudiants aisés? Valérie Pécresse a réaffirmé sa volonté de faire du soutien à la mobilité une priorité.

Ce alors même que la France a adopté la réforme LMD (licence-master-doctorat) et promu la généralisation du système ECTS (unités de valeur "transférables") dès 2002. Valérie Pécresse a donc réaffirmé à Louvain comme priorité le soutien à la mobilité et défendu ses propres mesures appliquées à la rentrée 2008 : le doublement des bénéficiaires des bourses de mobilité de 15.000 à 30.000, leur revalorisation de 389 à 400 euros par mois (sachant qu?elle sont cumulables avec les bourses sur critères sociaux) et leur extension aux stages. Une prochaine conférence ministérielle se tiendra à Vienne et Budapest en mars 2011.

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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MOBILITÉ, Personnellement, cela fait 8 ans que j'ai démarré un livre sur la mobilité d'une façon globale et pas seulement étudiante, et il est réellement dommage que nous ne soyons pas plus mobile en France. Si nous voulons un pays encore plus perf...

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