L'excédent des comptes courants du Japon a chuté de 54,5% sur un an en avril, un peu plus que prévu, à 630,5 milliards de yens (4,75 milliards d'euros), en raison d'une forte baisse du surplus généré par les échanges de biens, a annoncé lundi le ministère des Finances.
Le solde des comptes courants japonais reste cependant positif pour le troisième mois consécutif en glissement annuel, après avoir subi un déficit record en janvier.
En avril, les exportations japonaises ont dévissé de 40,6% sur un an à 3.915,1 milliards de yens et les importations de 37,8% à 3.730,8 milliards, en raison du ralentissement de la demande étrangère et de la consommation au Japon. L'excédent des échanges de biens a par conséquent fondu de 69,2% sur un an, à 184,3 milliards de yens (1,38 milliard d'euros).
La bonne nouvelle malgré tout est que le rythme de chute des exportations en glissement annuel tend à diminuer d'un mois sur l'autre, ont relevé les analystes. En mars, elles avaient décrû de 46,5% sur un an et de 50,4% en février.
"Les performances commerciales du Japon vont sans doute se poursuivre dans cette voie d'une amélioration progressive sur le volet des exportations", en a déduit Norio Miyagawa, économiste de Shinko Research Institute.
Depuis quelques semaines, les entreprises, la Banque du Japon (BoJ) et le gouvernement font état d'un léger mieux, signalant un petit redémarrage de l'activité dans certains secteurs, notamment grâce aux commandes en provenance de Chine. La production industrielle nippone, qui diminuait fortement d'un mois sur l'autre depuis l'automne 2008, a rebondi de 0,6% en mars par rapport à celle de février et de 5,2% en avril comparée à celle de mars, les entreprises étant parvenues à écouler leurs stocks excédentaires.
Par ailleurs, toujours en avril, le compte des services a enregistré un déficit de 471,7 milliards de yens, contre un solde négatif de 393 milliards un an plus tôt.
Le compte des échanges de biens et services dans son ensemble a ainsi présenté un déficit de 287,3 milliards de yens, contre un excédent de 205 milliards au cours du même mois de 2008.
Le compte des revenus, qui reflète les rendements des investissements japonais à l'étranger, présentait pour sa part un solde positif de 1.056,7 milliards (808 millions d'euros), contre un excédent de 1.297 milliards en avril 2008.
La balance des transactions courantes est le meilleur indicateur de la situation d'une économie par rapport au reste du monde, car elle prend en compte non seulement les échanges des biens, mais aussi ceux de services, ainsi que les revenus des investissements directs ou de portefeuille et les transferts courants, tels que les versements aux organisations internationales.
En avril, le compte des investissements directs présentait un déficit de 686,4 milliards de yens, ce qui signifie qu'au cours de ce mois encore, les Japonais ont plus investi à l'étranger que les étrangers ne l'ont fait chez eux. Un an plus tôt, ce compte exposait un solde négatif presque moitié moindre, de 383,6 milliards.
La balance des investissements de portefeuille enfin a affiché un excédent de 3.428 milliards de yens, à comparer avec un solde positif de 9.959,7 milliards enregistré un an plus tôt.
Le Japon enregistre traditionnellement un des plus grands excédents courants du monde essentiellement grâce à ses exportations, mais ces dernières sont depuis quelques mois sévèrement mises à mal par la récession internationale.
Selon les économistes, l'archipel devrait cependant pouvoir continuer dans les mois à venir à afficher un solde positif de ses comptes courants.
"Les exportations vont probablement profiter d'un regain de l'activité mondiale", alors que les importations, dont la valeur est très dépendante des tarifs des hydrocarbures, ne vont sans doute pas s'élever, a estimé Atsushi Matsumoto de Mizuho Research Institute.