Etats-Unis : nouveau signe de faiblesse de l'activité, le FMI un peu plus optimiste

La baisse de l'activité industrielle dans la région de New York s'est accélérée de manière inattendue en juin, selon l'indice Empire State publié ce lundi par la Banque de réserve fédérale de New York. Le moral des professionnels de la construction immobilière a aussi chuté, alors que les analystes tablaient sur une hausse. De son côté, le FMI a revu en hausse ses prévisions pour le pays, tout en soulignant les risques qui pèsent encore sur la reprise.

L'indice Empire State mesurant l'évolution de l'activité manufacturière dans la région de New York s'est dégradé en juin plus fortement que lors des mois précédents. Ce baromètre, publié lundi par la Réserve fédérale de New York, est tombé à -9,41 en juin contre -4,55 en mai. Les économistes tablaient en moyenne sur un indice à -4,5/-4,6.

La composante des commandes nouvelles s'est en revanche légèrement améliorée passant à -8,15 contre -9,01 le mois précédent. Le sous-indice de l'emploi est remonté à -21,84 contre -23,86 en mai, atteignant ainsi son meilleur niveau depuis octobre 2008.

L'enquête "Empire State" est habituellement la première publiée sur l'évolution de l'activité dans le secteur manufacturier pour le mois en cours.

De plus, le moral des professionnels de la construction immobilière a chuté. L?indice NAHB (National Association of Home Builders) a reculé d?un point, passant de 16 en mai à 15 en juin. Les économistes tablaient sur 17. Selon l?enquête mensuelle de la NAHB, cette baisse serait due à la hausse des taux d?intérêt et la persistance de la crise du crédit.
L?indice NAHB se décline en sous-indices. Celui des conditions de vente actuelle est stable à 14, pareil pour celui de l?affluence d?acheteurs potentiels qui est à 13, et celui des anticipations de ventes pour les six prochains mois a reculé d?un point à 26.

De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse lundi ses prévisions pour l'économie américaine, avec une reprise progressive puis "forte" à partir de mi-2010, mais a souligné les risques qui la menacent, dont la crise de l'immobilier et une hausse des taux d'intérêt. Dans son rapport annuel sur la première économie de la planète, le FMI a affirmé que le PIB du pays devrait reculer de 2,5% en 2009, contre 2,8% prévus en avril, et augmenter de 0,75% en 2010, contre une stabilité dans ses prévisions d'avril.

"Les services du FMI prévoient une reprise progressive" puis "une forte reprise (...) vers la mi-2010", a souligné l'institution multilatérale. D'ici là, "la conjonction des difficultés financières et de la poursuite des corrections des marchés de l'emploi et de l'immobilier devrait peser sur la croissance encore quelque temps".
Ces prévisions restent plus pessimistes que celles de la Réserve fédérale des Etats-Unis, qui table sur un recul du PIB de 1,3% à 2% en 2009, avant une croissance de 2% à 3% en 2010.

Dans le même temps, le Fonds a souligné le "degré d'incertitude inhabituel" qui pèse sur ses prévisions. "Les risques de détérioration sont nombreux", d'après le FMI , qui cite la crise de l'immobilier (poursuite des saisies et de la baisse des prix dans l'immobilier résidentiel, détérioration du marché non résidentiel), les "pressions à la hausse des taux d'intérêt" (pour l'Etat et pour les entreprises) et le "rôle déterminant" de "l'évolution de la situation internationale". Pour les taux d'intérêt, le Fonds s'inquiète de "doutes quant à la viabilité budgétaire et aux défaillances d'entreprises".

Dans son évaluation des politiques économiques, le FMI a une nouvelle fois félicité Washington pour son plan de relance, estimant que "les politiques macroéconomiques viennent opportunément soutenir la demande". Il a également porté une appréciation positive sur les mesures d'aide au soutien du secteur financier. "Les mesures prises pour stabiliser les marchés financiers et immobiliers ont des effets tangibles sur les conditions financières" qui "se sont sensiblement améliorées", d'après l'institution.

Néanmoins, "une fois amorcée une reprise durable", le Fonds insiste sur la nécessité d'une "stratégie de sortie", à la fois pour le soutien des finances publiques aux institutions financières, et pour "la politique de relance monétaire" menée par la banque centrale. Le Fonds a par ailleurs commenté le taux de change du dollar, qui devrait avoir tendance à baisser selon lui, puisqu'il "se situe, en ce moment, légèrement au-dessus du niveau correspondant à l'orientation à moyen terme des fondamentaux". Pour ce taux de change, "l'évolution de la demande extérieure d'actifs américains sera déterminante, ce qui souligne l'importance de la réforme budgétaire et des réformes du marché financier", a relevé le FMI.

Par ailleurs, l'excédent de la balance des capitaux à long terme des Etats-Unis a fondu à 11,2 milliards de dollars en avril, selon les chiffres officiels publiés lundi par le département du Trésor. Cette baisse est inattendue: les analystes s'attendaient à une augmentation de l'excédent à 57,5 milliards de dollars, après les 55,4 milliards de dollars (chiffre revu en légère baisse) du mois précédent.

Elle s'est accompagnée d'une baisse des avoirs chinois (hors Hong Kong) en obligations du Trésor américain pour la première fois en onze mois. S'ils restent les premiers détenteurs de ces titres, les investisseurs de Chine continentale en détenaient pour 763,5 milliards de dollars fin avril, contre 767,9 milliards un mois plus tôt. Au total, si l'on prend en compte les titres à court terme, la balance des capitaux américaine affiche un nouveau déficit, de 53,2 milliards de dollars en avril, le troisième déficit mensuel depuis le début de l'année.

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