Une semaine marquée par le retour des inquiétudes sur la croissance

A la Une de l'actualité cette semaine, les mauvais chiffres de l'emploi américain qui écartent encore un peu plus les espoirs d'une reprise rapide de la croissance. Le statu quo monétaire de la Banque centrale européenne, la forte hausse de la dette publique française et la condamnation de Bernard Madoff à 150 ans de prison ont également fait les gros titres.

Les fortes suppressions de postes aux Etats-Unis plombent les marchés

Ces trois dernières semaines, les espoirs d'un retour rapide de la croissance outre-Atlantique se heurtent à une série de mauvais chiffres. Mardi, c'était la baisse en juin de la confiance des consommateurs mesurée par l'institut privé de conjoncture du Conference Board. Les ménages sont à la fois plus pessimistes sur la situation actuelle que sur leurs attentes pour les six mois à venir. Leur moral est particulièrement suivi par les économistes, alors que la consommation constitue le moteur traditionnel de la croissance outre-Atlantique. La semaine passée, les marchés s'étaient déjà inquiétés de la hausse du taux d'épargne, au plus haut depuis quinze ans. Mais le véritable coup de massue est tombé jeudi avec les chiffres de l'emploi américain: 476.000 destructions de postes en juin, soit plus de 100.000 de plus qu'attendu par les économistes. Le taux de chômage a grimpé à son niveau le plus élevé depuis 1983, à 9,5% de la population active (en hausse de 0,1 point par rapport à mai). Du coup, les places boursières mondiales ont vécu une très mauvaise journée: le CAC a plongé de 3%, le Footsie de 2,5% et le Dax de près de 4%. A New York, le Dow Jones a perdu 2,5%. L'indice phare de la Bourse new-yorkaise signant une troisième semaine consécutive de baisse, une première depuis mars.

La dette publique français s'envole

La dette publique globale de la France (soit la dette de l'Etat, de la sécurité sociale et des collectivités locales) a augmenté de 86,5 milliards d'euros au premier trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent. Cela représente près de 1 milliard d'euros par jour ! Elle atteint désormais 1.413 milliards, soit 72,9% du PIB. Ce pourcentage représente une hausse de 4,8 points par rapport à la fin 2008, quand elle s'élevait à 1.327 milliards. Le gouvernement tablait dans son projet de budget 2009 sur une dette à 66% "seulement" à la fin de cette année. La France est donc loin des critères fixés par le Pacte de de stabilité européen, qui limite à 60% du produit intérieur brut (PIB) l'endettement public pour un Etat membre de l'Union européenne. Le ministre du Budget, Eric Woerth, a prévenu mercredi dernier que la France ne renouerait pas avec les critères européens de déficit et de dette publics en 2012 comme le gouvernement s'y était jusqu'alors engagé. Le gouvernement prévoit désormais que le déficit public atteindra 5 à 5,5% du PIB en 2012, après 6 à 6,5% en 2011 et 7 à 7,5% en 2009 et 2010. En 2008, il avait été de 3,4%. La dette publique passera quant à elle, selon les dernières projections gouvernementales, de 68,1% du PIB en 2008 à 77% en 2009, 83% en 2010, 86% en 2011 et 88% en 2012.

La BCE laisse ses taux d'intérêt inchangés

Une fois encore, la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas surpris les marchés. Le Conseil des gouverneurs de l'organisme monétaire européen a en effet opté ce mercredi pour le statu quo, laissant son principal taux directeur à 1%. Ce dernier reste ainsi à son plus bas niveau historique. En octobre dernier, il s'élevait encore à 4,25%, avant que la BCE ne procède à une série d'assouplissements de sa politique monétaire pour faire face à la crise financière et économique mondiale. Durant sa traditionnelle conférence de presse, Jean-Claude Trichet a indiqué que le BCE misait toujours sur une reprise de la croissance à la mi-2010. En attendant, "l'activité devrait rester faible pendant le reste de l'année, tout en se contractant moins fortement qu'au premier trimestre". Le Français n'a pas écarté l'hypothèse d'une nouvelle baisse des taux alors que le débat sur un possible risque de déflation (baisse généralisée et durable des prix) a refait surface. Pour la première fois depuis sa création, la zone euro a en effet enregistré une baisse de son indice des prix (-0,1% sur un an au mois de juin). Mais ce phénomène est "temporaire", a répliqué Jean-Claude Trichet, expliquant que les prix allaient baisser "dans les mois à venir" avant de recommencer à augmenter "modérément"

150 ans de prison pour Bernard Madoff

La sentence est tombée: Bernard Madoff a été condamné ce lundi à 150 ans de prison pour la mise en place d'une fraude pyramidale gigantesque d'environ 50 milliards de dollars. La justice américaine ne lui a donc pas fait de cadeau, lui infligeant la peine maximale alors que son avocat ne réclamait que 12 ans. A 71 ans, il finira ses jours derrière les barreaux. Les excuses qu'il a formulées durant son procès n'ont donc pas suffi. Il avait décidé de plaider coupable en mars pour onze chefs d'inculpation dont vol, fraude, parjure et blanchiment d'argent. Financier réputé et ancien dirigeant du Nasdaq, Bernard Madoff a reconnu qu'il n'avait jamais investi un centime des milliards de dollars qu'il avait récolé au fil des années auprès des banques, des particuliers et d'organisations caritatives, utilisant l'argent déposé par les nouveaux clients pour rémunérer les investisseurs. Mais le système s'est enfondré comme un château de cartes avec la crise financière, dévoilant l'ampleur de sa fraude.

Commentaires 5
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les A3I (Asso des incapables, incompétents et irresponsables) n'ont toujours pas compris qu'un retour rapide ou lent de la croissance est impossible puisque c'est la croissance qui a mis fin à la croissance. Donnons leur peut-être un exemple simple,...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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les institutionnels prennent les bénéfices de la reprise boursière. sauve qui peut ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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On peut aussi réfléchir sur la fuite de l'Etat américain dans la dette. A ce sujet, une intéressante mise au point sur les émissions de titres du Trésor aux USA actualisées au 31 juin 2009. http://criseusa.blog.lemonde.fr/2009/07/04/vers-une-cris...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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la faillite annonce de la france une des solution pour sortir de cette faillite est de suprimmer la securite scocial pour les personnes de plus de 60 ans

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Supprimer la sécu pour les + de 60 ans - magnifique idée si on accepte que les + de 60 ans ne cotisent plus rien et ne payent plus d'impôts en aucune façon. Nous verrons bien si il y aura réduction des "déficits" grace au taux d'emploi superbe des mo...

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