Prix du lait : Bruxelles propose un soutien limité aux producteurs

La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, a annoncé ce mercredi que les aides nationales aux producteurs de lait seraient facilitées, afin de les aider à faire face à la baisse des prix à la production. En France, l'association UFC-Que Choisir a sommé les distributeurs et les industriels de répercuter la baisse de prix aux consommateurs. L'association les accuse d'avoir "accaparé cette marge".

"J'aimerais avoir une baguette magique" pour faire remonter les prix du lait (à la production) "mais je n'en ai pas", a déclaré ce mercredi la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, qui rendait un rapport sur la crise du lait.

Face à la chute des prix et aux protestations des producteurs de lait à travers l'Europe, les services de la commissaire danoise ont proposé ce mercredi de faciliter l'octroi d'aides publiques nationales aux exploitants, qui pourraient ainsi recevoir jusqu'à 15.000 euros chacun d'ici fin 2010.

Ils suggèrent étalement une gestion plus rigoureuse des quotas laitiers. Les pays, comme la France, qui n'atteignent pas leur quota national pourraient taxer les exploitants qui dépassent leur plafond individuel et utiliser ces fonds "pour financer l'abandon volontaire de la production de lait".

Pas de baisse des quotas

Bruxelles campe en revanche sur son refus de diminuer ces quotas - demande récurrente des producteurs qui argent que leur augmentation sont à l'origine de la chute des prix - et refuse tout autant de les geler, ce que suggèrent l'Allemagne et la France. L'Union européenne, qui a programmé la suppression des quotas pour 2015, a prévu leur augmentation de 1 % par an à partir de 2009/2010.

La ministre allemande de l'Agriculture Ilse Aigner (CSU), dont le pays est le plus grand producteur laitier en Europe avec la France, a enfoncé le clou ce mercredi, réclamant dans un entretien au quotidien régional Passauer Neue Presse un "meilleur cadre pour les producteurs de lait au niveau européen" qui impliquerait l'arrêt de " l'augmentation prévue des quotas laitiers".

En revanche, la ministre allemande comme la commissaire européenne à l'Agriculture ont refusé l'idée d'une prime à l'abattage des vaches.

UFC-Que choisir monte au créneau

Par ailleurs, ce mercredi, en France, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a sommé dans un communiqué les distributeurs et les industriels de répercuter la baisse du prix du lait aux consommateurs.

Depuis 2008, le prix du lait payé aux producteurs "s'est effondré" de près de 50%. Or, si "cette baisse a été plus ou moins bien répercutée aux consommateurs" sur les produits laitiers (12% pour le yaourt nature, 9% pour le beurre et 6% pour le camembert), le lait de consommation, lui, "n'a baissé que de 2%", alors qu'il aurait dû reculer de 20%.

"En fonction du type de produit, ce sont tantôt les industriels, tantôt les distributeurs qui accaparent cette marge", a affirmé l'association.

Concernant les grandes marques de lait, "ce sont les fabricants qui ont maintenu leurs prix à un niveau élevé. "Le caractère très concentré du secteur, où deux industriels (Lactalis et Sodiaal) accaparent 75% du marché, a sûrement favorisé cette politique tarifaire préjudiciable aux consommateurs", a affirmé UFC-Que Choisir qui se base sur les indices de l'Insee.

Concernant les marques de distributeurs (MDD) "c'est la distribution qui n'aurait pas répercuté la baisse de prix aux consommateurs", "le prix sortie d'usine ayant baissé de 10% depuis décembre", a encore déclaré l'association.

 

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
GOUVERNEMENT SARKOZY > HORS LA LOI > Ce matin avaient lieu simultanément à l'Assemblée Nationale la séance plénière de discussion sur le projet de loi Hadopi 2, et plusieurs séances en commissions permanentes.Notamment à la commission des affaires s...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.