Bruxelles inflexible sur la suppression des quotas laitiers

Selon un projet de rapport des services de la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer-Boel, l'exécutif bruxellois fait savoir qu'il ne reviendra pas sur la suppression programmée pour 2015 des quotas de produits laitiers. Et déclare s'attendre à ce que la situation sur le marché mondial du lait continue à se dégrader.

Selon un projet de rapport sur la situation du marché du lait en 2009, la Commission européenne déclare son intention de rester ferme face aux producteurs de lait ou aux gouvernements qui réclament un gel, voire une baisse des quotas de production laitière, afin de stopper la chute actuelle des prix.

Dans ce rapport préparé par les services de la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer-Boel, la Commission fait également valoir qu'elle n'acceptera pas de remise en cause de la disparition programmée des quotas le 1er avril 2015. Elle ne souhaite pas non plus discuter d'une augmentation des prix d'intervention sur les marchés (*).

"Des modifications au système des quotas ne respecteraient pas les conclusions de bilan de santé de la PAC. Cette question n'a pas besoin d'être étudiée plus longtemps [...] Le relèvement des prix d'intervention n'est pas une option", indique le rapport.

La Commission indique toutefois qu'une certaine flexibilité est envisagée pour les périodes de mise en œuvre des mécanismes de régulation. Elle confirme que les interventions publiques sur le beurre ou la poudre de lait devraient être poursuivies tant que la situation sur les marchés le requiert et que le stockage privé sera étendu au-delà du 15 août.

Fin de non-recevoir aux producteurs

Mariann Fischer Boel adresse ainsi une fin de non-recevoir aux producteurs de lait les plus résolus, réunis au sein de la fédération European Milk Board (EMB). Ils demandaient depuis des semaines une réduction de 5% des quotas de production dans l'UE pour faire remonter les prix. A l'opposé de ce qui est programmé par Bruxelles, puisqu'afin d'assurer une sortie sans heurt du régime des quotas laitiers, une augmentation de 1 % par an est prévue à partir de 2009/2010.

"Il est incompréhensible de voir une telle rigidité", a réagi le président de l'EMB, Romuald Schaber, interrogé par l'Agence France Presse.

Certains producteurs voient dans la hausse enclenchée depuis 2008 des quotas de production laitière en Europe la principale raison de l'effondrement actuel des prix. Ce que conteste la Commission, qui l'analyse comme le résultat d'une baisse de la demande européenne et mondiale.

La Commission européenne s'attend d'ailleurs à ce que l'état des marchés mondiaux du lait continue de se dégrader et prévient que ses moyens financiers pour de nouvelles mesures d'aide en 2010 et 2011 sont "limités". Elle propose dans son rapport d'autoriser les Etats membres à verser une aide publique allant jusqu'à 15.000 euros par exploitation.

 


(*) Qu'est-ce que le système dit "d'intervention" et les "prix d'intervention" ?
Le système dit d'intervention sur certains produits consiste en des achats sur fonds publics à un tarif garanti (les prix d'intervention) lorsque les prix du marché descendent trop bas. Les produits sont ensuite stockés et revendus ultérieurement. Afin d'éviter que ce système ne devienne un débouché en soi et ne dope artificiellement la demande, ces "d'intervention publique" se font sur des périodes limitées et prédéterminées.

 

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