La Chine a publié ce mardi toute une batterie de statistiques qui fait dire aux dirigeants du pays que le rétablissement de la troisième économie du monde n'est pas encore totalement acquis. Pas d'affolement non plus, les analystes estimant que l'économie chinoise marque un répit après un deuxième trimestre brûlant. Ils ne remettent pas en cause non plus l'objectif du gouvernement de Pékin qui vise toujours une croissance de 8 % pour cette année.
Nouvelle baisse de l'indice des prix
L'indice des prix à la consommation en Chine a connu en juillet une nouvelle baisse, pour le sixième mois consécutif : il a accusé une baisse de 1,8% sur un an en juillet. En juin, il avait connu un déclin de 1,7% en glissement annuel. Au premier semestre de l'année dernière, à +7,9% sur un an, l'inflation était une préoccupation forte des autorités de la troisième économie mondiale, mais elle avait ensuite décéléré pour s'établir à +5,9% sur l'ensemble de l'année.
Ralentissement des investissements
Les investissements en capital fixe dans les zones urbaines de Chine ont subi un léger ralentissement en juillet, progressant de 32,9% entre janvier et juillet par rapport à la même période de 2008, contre +33,6% au premier semestre. Le mois dernier, la production industrielle a progressé de 10,8%, contre 10,7% en juin et 7% sur le premier semestre.
Des ventes de détail soutenues
Enfin, les ventes de détail, principal indicateur de la consommation, ont progressé de 15,2% en glissement annuel en juillet. En juin, elles avaient connu une progression de 15%. Les ventes de détail sont l'un des indicateurs de la consommation en Chine , que les autorités souhaitent encourager pour compenser la chute des exportations en raison de la crise mondiale. L'an dernier, elles avaient augmenté de 21,6%. Leur volume est toutefois lié à l'inflation qui a atteint 5,9% en 2008 alors que cette année l'indice des prix à la consommation est en baisse. La Chine a montré des signes de reprise, avec une croissance de 7,9% au deuxième trimestre, contre 6,1% au premier, mais le gouvernement, qui mène une politique budgétaire et monétaire souple, a prévenu que la situation était encore fragile. Selon certains analystes, la troisième économie mondiale nécessite au moins 8% de croissance pour éviter une forte dégradation du marché de l'emploi.
Baisse des exportations
Les exportations chinoises se sont élevées en juillet à 105,4 milliards de dollars (plus de 74 milliards d'euros), en baisse de 23% sur un an. Cependant, ce chiffre représente une hausse de 10,4% par rapport au mois de juin. Les importations ont baissé, elles, de 14,9% le mois dernier sur un an, la troisième économie mondiale enregistrant un excédent commercial en juillet de 10,6 milliards de dollars, contre 8,4 milliards en juin et 13,4 milliard en mai.
L'économie chinoise, fortement dépendante des exportations, a été touchée par la crise mondiale.
Forte baisse des prêts
Les nouveaux prêts ont fortement baissé en juillet, représentant moins d'un quart du total du mois précédent. Ils se sont élevés à 355,9 milliards de yuans (37 milliards d'euros) en juillet contre 1.530 milliards de yuans le mois précédent. Certains analystes s'attendaient à ce que les banques ralentissent le rythme du crédit après plusieurs mois de chiffres records qui s'étaient traduits par un boom du crédit au premier semestre. Entre janvier et juin, les institutions chinoises ont accordé 7.370 milliards de yuans (760 mds euros) de nouveaux prêts, soit 4.920 milliards de plus que sur la même période de 2008. Fin juillet, le journal financier Caijing avait affirmé mardi que deux grandes banques chinoises, dont le géant ICBC, avaient décidé de plafonner leurs prêts, s'inquiétant notamment d'une éventuelle montée des créances douteuses.
