Les multinationales veulent relancer leurs investissements à l'étranger

Les investissements directs à l'étranger ont fortement chuté en 2008 et 2009. Mais les multinationales prévoient de les accroitre en 2010 et 2011.

La crise financière a mis un coup d?arrêt brutal aux investissements directs étrangers (IDE) dans le monde. L?effondrement de près d?un tiers du commerce mondial en quelques trimestres a poussé les grandes entreprises à réduire la voilure. Les flux d?investissements directs devraient passer de 1700 milliards de dollars en 2008 à moins de 1200 milliards cette année, selon le rapport annuel sur les investissements dans le monde de la Cnuced.

Mais le pire de la crise semble passer. Les opérations de fusions acquisitions reprennent timidement et les investissements étrangers en Chine ont augmenté en août pour la première fois depuis 10 mois. Alors que les signes de reprise se multiplient, les multinationales sont bien décidées à poursuivre leurs efforts d?investissement dans le monde. Sur la base d?une enquête réalisée auprès des 300 premiers groupes mondiaux, la Cnuced estime que les IDE atteindront à 1400 milliards de dollars en 2010 puis 1800 milliards en 2011.

« La crise a changé la donne », souligne la Cnuced. Si les flux d?IDE ont fortement baissé vers les pays développés, les flux vers les pays en développement et en transition ont continue de progresser. Ces derniers ont ainsi accueilli 43% des IDE en 2008. Une évolution qui illustre l?inexorable montée en puissance des pays émergents. « Il y a dix ans, 78% des investissements directs étaient réalisés dans les pays développés », souligne Philippe Athem, économiste à la Cnuced. La Chine et la Russie figurent dans les cinq premiers pays d?accueils pour les investissements étrangers. Hong Kong figure en septième position, le brésil en dixième. Au total, les IDE vers les pays en développement ont progressé de 17% en 2008 à 621 milliards de dollars.

Les Etats-Unis toujours en tête

Les Etats-Unis demeurent toutefois la première terre d?accueil pour les investissements étrangers (316 milliards de dollars en 2008) suivis de la France (118 milliards), le Royaume-Uni (97 milliards) et l?Espagne (66 milliards) arrivant en quatrième et cinquième rangs.

Les multinationales ont fortement ressenti les effets de la crise. Globalement, souligne la Cnuced, les bénéfices des 100 premiers multinationales ont chuté de 25% en 2008. Au total, 85% des multinationales ont reconnaissent avoir revu à la baisse leurs projets d?investissement dans le monde. Les pays développés continuent de dominer la scène, mais les entreprises issues des pays émergents grignotent du terrain. Sept d?entre elles -contre six l?an dernier- figurent désormais dans la liste des 100 premières multinationales de la planète.

La Chine suscite de nouveau la convoitise

La pompe aspirante chinoise se remet à fonctionner. Les investissements directs étrangers ont bondi de 7 % en août par rapport au même mois il y a un an, pour atteindre 7,5 milliards de dollars, selon le gouvernement chinois. Ce retour en grâce est d?autant plus spectaculaire que les mois de juillet et juin avaient été marqués par des reculs de, respectivement, 35,7 % et 6,8 %. Traditionnelle destination des investisseurs étrangers, la Chine a vu s?amenuiser les flux pénétrant ses frontières dès la fin de 2007, les entreprsises internationales commençant alors à ressentir la morsure de la crise. Mais au deuxième trimestre 2009, la croissance du PIB s?est élevée à 7,9%, après 6,1 % au premier. Les économistes estiment qu?elle pourrait se situer autour de 9 % au troisième, et même 10 % au quatrième. Ces taux n?ont pas empêché le Premier ministre, Wen Jiabao, de s?interroger sur la pérennité de la croissance.
 

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