Le dollar poursuit sa glissade sur les marchés depuis le début de la semaine, mais sa chute s'est accélérée mercredi. L'euro a ainsi dépassé la barre de 1,51 dollar, son plus haut niveau depuis quinze mois, touchant même 1,5144 dollar un peu après la clôture de Wall Street.

Le ton prudent des minutes de la Réserve fédérale américaine (Fed), publiées mardi soir renforce le sentiment d'un maintien des taux bas pendant une grande partie de l'année prochaine.

L'institution a en effet déclaré que le récent affaiblissement du billet vert s'était "fait sans à-coup", ce qui semble "refléter l'inversion de la demande de valeurs refuge". Les analystes ont pris ces déclarations comme une invitation à "continuer de mettre la pression sur le dollar", comme l'explique l'un d'entre eux à l'AFP.

Si le taux directeur de la Fed, proche de zéro depuis décembre 2008, est amené à rester encore longtemps à un niveau "extrêmement bas", comme le laisse entendre l'administration américaine, le dollar devient un actif très peu rémunérateur au yeux des cambistes, qui vont préférer parier sur des monnaies plus forte.

En outre, l'appétit au risque a été renforcé par les bons indicateurs du jour aux Etats-Unis, notamment sur le front de l'immobilier (hausse des ventes de logements neufs) et de l'emploi (inscriptions chômage au plus bas depuis septembre 2008).

La faiblesse du dollar ne se traduit pas seulement dans sa conversion en euro. Face au yen, le billet vert est tombé à son plus bas niveau depuis près de quatorze ans, à 86,35 yens en début de matinée, contre 88,54 yens encore mardi soir. La monnaie américaine est également repassée sous la parité avec le franc suisse pour la première fois depuis avril 2008.