Dubaï : la dette inquiète

Dubaï affiche une dette abyssale. L'émirat lève 5 milliards de dollars en bons du trésor.

Dubaï doit rééchelonner d'urgence sa dette. Au bord de la faillite, l'émirat voit sa dette se monter à 80 milliards de dollars. Sur ce total, 59 milliards représentent la dette du conglomérat et groupe phare de l'émirat, Dubaï Word. Sa filiale Nakheel, promotrice de la construction des îles artificielles en forme de palmiers, ne peut pas rembourser, d'ici au 14 décembre, une obligation islamique d'un montant de 3,5 milliards de dollars.

Mercredi, le gouvernement de Dubaï a donc annoncé avoir levé 5 milliards de dollars au titre de son programme de 20 milliards de dollars de bons du trésor. Ces 5 milliards ont été souscrits par deux banques d'Abu Dhabi : National Bank of Abu Dhabi et Al Hilal Bank. Abu Dhabi, riche émirat pétrolier, doit aider son voisin qui ne possède pas les mêmes ressources. Dubaï vit surtout de l'immobilier, du tourisme et de la finance.

En octobre, Standard & Poor's avait souligné que les firmes publiques de Dubaï devraient payer quelque 50 milliards de dollars de dettes au cours des trois prochaines années, soit 70% du PIB de cet émirat.

La dette de Dubaï et de ses sociétés inquiète les places boursières européennes ce jeudi (Wall Street est fermée). L'exposition des banques européennes est estimée à environ 13 milliards d'euros, selon une note publiée jeudi par la banque Credit Suisse. Dans l'hypothèse où Dubaï et ses entités parapubliques feraient défaut sur 50% de leur dette, la facture se monterait à 5 milliards d'euros pour les banques européennes, ce qui induirait une augmentation de 5% de leurs provisions pour 2010.

Ce jeudi soir, BNP Paribas a pris le soin de déclarer qu'elle n'était pas exposée à la bulle immobilière de Dubaï.

L'agence de notation Moody's a, par ailleurs, annoncé avoir rétrogradé la notation de six importantes compagnies liées au gouvernement de Dubaï. DP World, relevant de Dubaï World, passe de A3 à Baa2. La compagnie d'électricité et d'eau passe également de A3 à Baa2. Le géant immobilier Emaar Properties est rétrogradé de Ba2 à Baa1.

Commentaires 4
à écrit le 27/11/2009 à 13:30
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Enfin, ceci a le mérite de rappeler au monde politique que les Etats peuvent faire faillite. Comme l'Argentine en 1998 et la Russie en 2001. Evitons d'acheter les obligations d'Etat qui s'émettent à la pelle à l'heure actuelle. cfr www.pouvoirdachat....

à écrit le 26/11/2009 à 20:24
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Ce défaut de paiement n'est pas nouveau, on en parlait déjà fin 2008. http://portofino.over-blog.com/article-25611457.html C'est le Qatar qui va leur venir à la rescousse, en rachetant Dubaï.

à écrit le 26/11/2009 à 13:35
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Naturellement nous allons apprendre prochaînement par des communiqués de presse élliptiques qu'aucune banque française n'a prêté un centime a Dubaï, pas plus qu'aucune entreprise de batiment n'y a construit le moindre hôtel, ni la moindre route.

à écrit le 26/11/2009 à 13:19
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Naturellement, aucune banque française n'a prêté un dollar à Dubaî...

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