Copenhague : front uni des grands émergents contre les objectifs chiffrés

La Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud s'opposeraient aux différents objectifs chiffrés proposés par le Danemark lors de la conférence sur le réchauffement climatique.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

L'incertitude est toujours grande à l'approche du Sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique, qui se tiendra du 7 au 18 décembre. Selon des diplomates européens cités par l'agence Reuters, la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud s'opposeraient en effet aux objectifs chiffrés proposés ce mercredi par le Danemark.

Le projet danois prévoit notamment une réduction des émissions globales de gaz à effet de serre de 50% d'ici à 2050. Il appelle par ailleurs à un "pic" des rejets à l'échelle de la planète en 2020 et reprend à son compte l'objectif des climatologues de contenir sous les 2°C l'élévation moyenne des températures. Le Danemark propose par ailleurs que l'effort incombe à hauteur de 80% aux pays riches.

Le Premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, a dit vouloir un accord "politiquement contraignant" de cinq à huit pages avec des annexes soulignant les obligations de chaque pays, dont des objectifs de réduction des émissions à l'horizon 2020 pour les nations développées. Il souhaiterait également que la conférence de Copenhague fixe 2010 comme année butoir pour la traduction de ces objectifs en un traité international.

De fait, les négociations sur le changement climatique, lancées à Bali fin 2007, ont pris trop de retard pour que Copenhague débouche directement sur un traité international contraignant susceptible de remplacer le protocole de Kyoto à son expiration, en 2012. L'affrontement entre pays riches et pays pauvres sur la répartition de l'effort et son financement explique largement ces lenteurs. La communauté internationale espère au moins conclure à Copenhague un accord politique qui pourra ensuite être traduit en traité contraignant.

Du côté des autres participants, les Etats-Unis ont annoncé leur intention de réduire de 17% leurs émissions de gaz à effet de serre en 2020, puis de 30% en 2025 et de 42% en 2030, par rapport aux niveaux de 2005. Cependant, par rapport à 1990, année de référence pour les Nations unies, ces annonces correspondent à une baisse de 4% en 2020 et de 22%-23% en 2030.

L'Union européenne a promis de réduire unilatéralement ses émissions de 20% en 2020 par rapport aux niveaux de 1990 et de 30% si d'autres pays suivent son exemple. Et la Chine, premier émetteur mondial des gaz à effet de serre, a déclaré qu'elle visait une réduction de 40% à 45% de son intensité carbonique (émissions de gaz à effet de serre par unité de PIB) pour 2020, par rapport à 2005.

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