Jean-Claude Trichet recommande la prudence aux banques

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) estime dans une interview que les taux directeurs sont actuellement à un niveau adéquat. Il recommande la prudence aux banques en matière de réserves de capital et de bonus.

Dans un entretien aux quotidiens belge De Tidj et L'Echo, Jean-Claude Trichet affirme que l'annonce, la semaine dernière, de la suppression progressive des mesures de soutien à la liquidité n'est pas un signal sur les taux d'intérêt, qui sont à un niveau approprié (1% pour le principal taux de refinancement).

Il estime que "les marchés ont compris le message" concernant les déclarations faites lors de la dernière réunion du Conseil des gouverneurs. Il y a été annoncé une dernière opération de liquidités à douze mois. Mais l'organisation avait bien précisé que cela ne constituait pas un signal sur les taux. Les analystes, eux, tablent sur un statu quo monétaire jusqu'au quatrième trimestre de l'an prochain.

Dans l'interview, Jean-Claude Trichet estime également important que les banques renforcent leur bilans, en levant des capitaux sur les marchés ou en conservant une partie de leurs profits en réserve au lieu de les distribuer. "Je pense qu'il faut faire preuve d'un très haut degré de prudence en ce qui concerne la rémunération et l'attribution des primes, à la fois pour des raisons éthiques, pour éviter une prise de risque excessive et pour des raisons liées à la nécessité pour les banques d'avoir des finances saines", déclare le banquier central.

Soutien au dollar fort

Jean-Claude Trichet dit s'attendre à une croissance positive mais modérée de l'économie de la zone euro. Il estime qu'il est normal que la reprise économique prenne du temps. "Dans un cycle tel que celui-ci, le ralentissement est souvent nettement plus marqué que la reprise", dit-il.

Le président de la BCE réaffirme aussi son soutien à un dollar fort. Il est important, ajoute-t-il, que les autorités américaines estiment qu'une devise forte est dans leur intérêt. "Un dollar fort vis-à-vis des grandes monnaies flottantes est aussi dans l'intérêt de la stabilité et de la prospérité de l'économie mondiale".

Interrogé sur la Grèce, dont la détérioration des finances publiques a entraîné un abaissement de la note par Fitch Ratings à BBB+ mardi, il répond qu'il se contentera de ce qu'il a dit lundi devant le Parlement européen. "Compte tenu de la gravité de la situation, je suis sûr que les Grecs prendront les mesures nécessaires et courageuses dans un avenir proche", déclare-t-il.

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