Election : retour possible de la droite au Chili

Les Chiliens désigneront qui de Sebastian Pinera, le favori dans les sondages, ou de Eduardo Frei succèdera à Michelle Bachelet à la tête du pays. La victoire du premier signifierait le retour de la droite au pouvoir pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet en 1990. Un troisième homme, Marco Enriquez-Ominami, pourrait par ailleurs bousculer les prévisions.

Le Chili désigne ce dimanche un successeur à la présidente Michelle Bachelet, lors d'un second tour d'élection serré, avec un homme d'affaires de 60 ans, Sebastian Pinera, léger favori. Son élection signifierait le retour de la droite au pouvoir pour la première fois depuis l'instauration de la démocratie il y a 20 ans, après la dictature d'Augusto Pinochet qui se termina en 1990. La droite n'a pas accédé au pouvoir par les urnes depuis 1958.

Sebastian Pinera, issu de la droite modérée, rassemble environ 50,9% des intentions de vote ( 49,1%, selon un dernier sondage mercredi), soit à peine deux points de plus que le candidat de la coalition de centre-gauche au pouvoir, Eduardo Frei, 67 ans, qui fut déjà chef de l'Etat, de 1994 à 2000.

Battu en 2005 au deuxième tour par la socialiste Bachelet, Pinera a cette fois été donné vainqueur par tous les sondages depuis des mois. Mais son avance a fondu : 14 points au premier tour mi-décembre, 5-6 ces dernières semaines, et 1,8 dernièrement. De premiers résultats partiels officiels devaient être connus vers 22 heures GMT, les finaux avant 03 heures GMT.

"Economie sociale de marché"

Pinera, comme Frei, défendent le modèle d'"économie sociale de marché", qui a valu au Chili une croissance régulière sur la décennie 2000, de l'ordre de 4-5% avant la crise. Et qui lui permet de viser un rebond de 4,5% en 2010, adossée au cuivre, dont il est 1er producteur mondial.

Faute de stridentes différences de fond, les deux candidats ont joué sur l'image, et les perceptions. Pinera a dépeint une "concertation" (la coalition au pouvoir) "usée" par 20 ans au pouvoir, incapable de se renouveler. Frei a pour sa part stigmatisé l'ombre de la droite dure, celle qui appuya la dictature et qui soutient aujourd'hui Pinera, pourtant démocrate incontesté, qui vota contre Pinochet au référendum de 1988.

"Berlusconi chilien"

Le régime militaire "est déjà de l'histoire", a affirmé Pinera, pour qui avoir travaillé avec la dictature n'est pas "en soi un péché". Il n'exclut pas en son futur gouvernement d'ex-conseillers économiques du régime militaire.

Pinera est aussi l'un des hommes les plus riches du Chili, économiste de formation, qui fit fortune dans la monétique dans les années 80, et est à présent l'un des principaux actionnaires de la compagnie aérienne LAN, propriétaire d'une télévision privée et d'un club de football, entre autres, ce qui lui vaut d'être considéré par une partie de la gauche comme un "pirana" capitaliste, un "Berlusconi chilien".

Troisième homme

Mais les deux candidats sont aussi tous deux issues de grandes familles démocrate-chrétiennes, un père ambassadeur et un frère ex-ministre pour Pinera, un père président (Eduardo Frei Montalva de 1964-70) pour Frei. C'est cet establishment politique que le jeune candidat indépendant, troisième au premier tour avec 20% des voix, Marco Enriquez-Ominami, a été bien près de bousculer. Ce dissident socialiste s'est rallié à Frei mercredi, à titre personnel. Mais ses électeurs, moins prévisibles, détiennent la clef du palais présidentiel.

Commentaire 1
à écrit le 17/01/2010 à 21:43
Signaler
Que ce soit aux USA au Chili ou ailleurs le gauchisme ne marche pas et met tout le monde dans la misere,le retour de baton est donc inevitable

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.