Les taux directeurs en Europe ne remonteront qu'à pas comptés

Les statu quo monétaires norvégien et australien donnent un aperçu de la lenteur des relèvements de taux à attendre en zone euro et en Grande-Bretagne, dont les banques centrales se réunissent ce jeudi.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

La Banque de Norvège avait été la première d'Europe à resserrer les rênes du crédit dès octobre, procédant en 2009 à deux relèvements de son taux directeur. Mercredi, à l'issue de son premier conseil de 2010, la Banque centrale d'Oslo a préféré temporiser, maintenant le loyer de l'argent à 1,75%, afin de contenir l'appréciation de la couronne très demandée en raison de son statut de pétro monnaie. Une hausse qui commence à menacer la reprise naissante des exportations norvégiennes. Depuis le milieu de l'an dernier, la couronne s'est revalorisée de plus de 11% par rapport à l'euro, ce qui risque à terme de pénaliser la croissance attendue à 2,75% cette année.

Le statu quo norvégien, après celui de l'Australie la veille qui a pris les marchés à contre-pied, préfigure le scénario avancé par la grande majorité des économistes d'une normalisation à pas très mesurés des conditions de crédit dans les grands pays.

Indications de la BCE

Ce jeudi, ce sont la Banque d'Angleterre et la Banque centrale européenne (BCE) qui donneront leur verdict monétaire. La Banque centrale de Londres devrait maintenir son taux directeur au plancher historique de 0,5% et la seconde de 1%. La vieille Dame de Threadneedle Street l'avait déjà annoncé : son conseil de février serait l'occasion de faire le point sur les mesures d'assouplissement quantitatif mises en oeuvre, qui ont porté sur le rachat de 200 milliards de livres de titres de la dette publique britannique, et leurs conséquences sur l'économie. Coincée entre une croissance anémique mais qui donne des signes encourageants et une inflation tenace, les Sages du conseil devraient annoncer la suspension, même à titre temporaire, de ce programme de monétisation de la dette. Très rares sont les économistes qui prédisent une nouvelle extension des rachats d'obligations.

La Banque centrale européenne, qui ne s'est pas engagée dans l'assouplissement quantitatif au sens propre, devrait continuer à donner des pistes sur sa stratégie de sortie des mesures non conventionnelles de lutte contre la crise, tout en confirmant que la liquidité "restera abondante pendant plusieurs mois". Elle pourrait donner des indications sur le déroulement de sa dernière opération de refinancement à six mois qui aura lieu le 31 mars. Mais c'est surtout sur le cas grec que Jean-Claude Trichet sera sollicité lors de sa conférence de presse. Avec à la clé une interrogation. Sachant que la BCE ne fera pas d'exception pour Athènes, la Grèce aura-t-elle acquis la capacité à rester éligible à ses refinancements lors du retour au régime d'avant-crise le 31 décembre prochain.

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