Espagne : vers une retraite à 67 ans, le gouvernement hésitant

Madrid a transmis à la Commission européenne un plan d'austérité de 50 milliards d'euros pour ramener son déficit public à 3% du PIB en 2013. Parmi les mesures envisagées - au grand dam des syndicats : l'allongement de l'âge légal de départ à la retraite à 67 ans.

Madrid a transmis à la Commission européenne un plan d'austérité de 50 milliards d'euros pour ramener son déficit public à 3% du PIB en 2013. Parmi les mesures envisagées : l'allongement de l'âge légal de départ à la retraite à 67 ans, contre 65 ans actuellement.

"C'est une proposition raisonnable et c'est un débat ouvert dans tous les pays européens", avait déclaré le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, fin janvier, à l'annonce de cette proposition. La ministre socialiste de l'Economie Elena Salgado avait de son côté précisé que la mesure s'appliquerait graduellement à partir de 2013. "C'est une proposition, nous avons beaucoup de temps pour débattre", avait-elle ajouté.

Depuis cette annonce, le gouvernement fait preuve d'une certaine hésitation sur le dossier. Il a retiré le mercredi 3 février un paragraphe de son plan d'austérité concernant l'augmentation de la durée des cotisations, expliquant qu'il s'agit d'une idée et non d'une décision arrêtée. Une décision peu appréciée par le Fonds monétaire international (FMI). Son directeur, Dominque Strauss Kahn, a immédiatement réagi en déclarant que l'Espagne devait prendre les mesures "qui s'imposent" pour lutter contre ses déficits.

Le gouvernement espagnol a montré moins d'hésitation concernant les conditions très avantageuses de départ à la retraite (dès 52 ans) des contrôleurs aériens de la société publique de gestion aéroportuaire Aena. Il y a mis fin brutalement, ainsi qu'à l'ensemble des acquis de le profession, notamment des salaires élevés, par le biais d'un décret-loi entré en vigueur vendredi 5 février, après cinq ans de négociations infructueuses.

Syndicats vent debout, le patronat satisfait

Les deux grandes confédérations syndicales, l'UGT et les CCOO (Commissions ouvrières), qui négocient par ailleurs avec l'Etat d'une réforme du marché du travail, afin d'accroître la compétitivité du pays, sont vent debout contre le projet d'allongement de lâge de la retraite. Elles ont averti l'exécutif que le projet ferait de l'ombre aux pourparlers sur le travail. Le patronat, qui milite pour la retraite à 70 ans, est en revanche satisfait des propositions du gouvernement.

Une projection de l'Institut national de la statistique espagnol (Ine) montre que si rien ne change dans le système actuel des retraites, et sans nouvel apport d'immigrés, il y aura en Espagne, en 2049, neuf inactifs pour dix actifs potentiels (âgés de 16 à 64 ans).
 

 

Commentaires 2
à écrit le 14/02/2010 à 9:21
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l' Etat Espagnole est un ventre mou," ils " tergiverses car ils craignent de ne pas être réélus - C'est comme en France Sarkosy attend les élections pour agir. Nous, les européens, nous sommes dans un tel marasme ! la retraite à 60 ans est une annonc...

à écrit le 12/02/2010 à 6:56
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Il faudrait former les dirigeants politiques espagnols au management. Faute d'avoir régulariser 700 000 clandestins et d'avoir permis l'immigration de 5 millions d'africains en 5 ans, l'Espagne va vers les 5 millions de chômeurs et parle de passer la...

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