Grèce : coup de froid à Berlin, coup de chaud à Athènes

Dans l'attente de la rencontre au sommet Merkel-Papandréou, Berlin réaffirme de ne pas vouloir aider directement la Grèce. A Athènes, le parlement a adopté le plan de rigueur tandis que le pays était paralysé par les grèves et les manifestations, parfois violentes.

L'Allemagne a confirmé ce vendredi que son soutien à la Grèce serait purement politique et non financier, à quelques heures d'une importante réunion entre Angela Merkel et George Papandréou. Angela Merkel offrira un soutien politique, a indiqué une porte-parole du gouvernement allemand, en ajoutant que les problèmes de la Grèce ne pouvaient sur le long terme n'être résolus que par elle-même.

Le ministre de l'Economie, Rainer Brüderle, a été plus explicite. "Le gouvernement allemand n'a pas l'intention de donner un centime", a déclaré le ministre, membre du parti libéral démocrate (FDP), allié des chrétiens-démocrates au pouvoir. "Chaque Etat de l'Union européenne est responsable de ses propres affaires" et le gouvernement grec doit mettre en oeuvre son plan d'austérité, a-t-il ajouté.

Angela Merkel doit rencontrer vendredi soir à Berlin le Premier ministre grec George Papandréou qui doit aussi rencontrer Jean-Claude Juncker à Luxembourg.

En interne, la situation sociale est délicate. Selon un sondage Public Issue pour la chaîne Skai TV, 90% des employés du secteur public rejettent la mesure prévoyant une réduction de 30% des primes versées à Noël, Pâques et pour les vacances. Dans le secteur privé, 76% des salariés et 68% des retraités se disent également opposés aux coupes prévues.

Les principaux syndicats du privé et du public ont appelé les salariés à débrayer durant trois heures ce vendredi matin pendant que le parlement adoptait les mesures d'austérité annoncées mercredi selon une procédure d'urgence. Le pays a été quasiment paralysé, tandis qu'une manifestation à Athènes était émaillée de violents affrontements entre policiers et jeunes

Un nouvel appel à la grève pour le 11 mars a été lancé par les deux principaux syndicats des secteurs public (ADEDY) et privé (GSEE). Ces deux syndicats représentent environ 2,5 millions de salariés, soit la moitié de la population active.

De son côté, dans son interview à la radio allemande Deutschlandfunk, Jean-Claude Juncker, patron de l'Eurogroupe, n'a toutefois pas exclu une aide à Athènes: "la Grèce a présenté un ambitieux plan de consolidation budgétaire. Je ne crois pas que le pays aura besoin d'une aide extérieure. Cette possibilité ne doit toutefois pas être exclue (...) Il y a une solidarité européenne avec la Grèce - du moins dans la zone euro. Une solidarité qui peut être activée au cas où les marchés financiers ne prendraient pas acte des efforts faits par Athènes. La Grèce ne sera pas laissée à son propre sort", a déclaré le Premier ministre luxembourgeois.

Le Premier ministre belge, Yves Leterme, propose pour sa part la création d'un ministère des Finances ou d'une agence commune de la dette pour la zone euro afin de gérer des problèmes comme ceux soulevés par la crise grecque.

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