Après la Grèce et le Portugal, l'Irlande en crise

L'Irlande a annoncé jeudi une contraction inédite de son produit intérieur brut en 2009, de 7,1%. Le pays, enfoncé dans la récession depuis deux ans, dispose pourtant d'atouts qui la distinguent de la Grèce et du Portugal, considérés comme les maillons faibles de la zone euro.

L'Irlande a subi une contraction inédite de 7,1% de son produit intérieur brut en 2009, selon les chiffres communiqués jeudi par l'institut statistique irlandais, le CSO. Ce recul, impressionnant en soi, interpelle d'autant plus que le pays a longtemps été prénommé le "tigre celtique" en honneur à son dynamisme économique. En 2008, le recul du PIB avait atteint un premier record, de 3%.

Mais l'Irlande est-elle pour autant l'un des maillons les plus faibles de la zone euro, à l'instar de la Grèce et du Portugal, dont les notes souveraines ont été abaissées ces derniers mois par les agences de notation ?

Par rapport à son pic de 2007, "le PIB irlandais a chuté de 13% environ [...] ce qui fait de la crise irlandaise l'une des pires de l'histoire de tous les pays développés", reconnaît Dermot O'Leary, chef économiste de la maison de courtage Goodbody.

Toutefois, pour le ministre des Finances Brian Lenihan, le chiffre de 7,1% était "légèrement meilleur" que la prévision établie en décembre d'une récession de 7,5%  Ensuite, nombre d'analystes ont confirmé attendre un retour de la croissance. Le ministre des Finances l'attend pour le courant " du deuxième semestre 2010" ; le cabinet Bloxhams prévoit pour sa part "une contraction de 0,75% sur 2010," avec un retour à la croissance également au deuxième semestre, "qui devrait ouvrir la voie à une croissance de 3% en 2011".

Rigueur affichée et dette raisonnable

De plus, le gouvernement irlandais a affiché très tôt sa volonté d'assainir sa situation budgétaire. Début 2009, il a adopté deux plans d'austérité successifs, de 3 et 4 milliards d'euros, avec pour objectif de stabiliser le déficit public à 11,6% du PIB en 2010, après 11,7% en 2009. Il prévoit un retour à un déficit sous la barre des 3% (ce qu'impose le Pacte de stabilité européen) en 2014.

Le gouvernement a pour cela imposé plusieurs mesures impopulaires, dont une baisse générale des allocations et une réduction de 5% à 15% des salaires des fonctionnaires. Le Premier ministre Brian Cowen a réduit de 15% sa propre paye et celle de ses ministres.

Enfin, la dette publique irlandaise est bien plus faible que celles des autres "PIGS" (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne), les membres de la zone euro considérés comme les plus fragiles. D'après les dernières données officielles, elle s'élevait à 64,5% du PIB fin 2009, un niveau inférieur à celui la France (75,8% au troisième trimestre 2009, selon l'Insee) ou à l'Allemagne, ainsi qu'à la moyenne de l'Union européenne (UE). Au final, l'Irlande, avec une notation de AA (qualité haute ou bonne) chez Standard & Poor, ne fait pas partie de ces pays qui peine à emprunter à long terme.

Au concours des finances publiques européennes les plus ébranlées par la crise, l'Irlande ne fait donc pas si mauvaise figure. La Commission européenne, qui a passé au crible quatorze programmes nationaux de réduction des déficits, a fait remarquer : "Dans la majorité des [?] programmes examinés, les hypothèses de croissance sous-tendant les projections budgétaires sont jugées plutôt optimistes, ce qui signifie que les résultats budgétaires pourraient se révéler moins bons que prévu". Bruxelles a planché entre autres sur les dossiers de la Belgique, de l'Allemagne, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de l'Irlande, des Pays-Bas, de l'Autriche et du Royaume-Uni.

Commentaires 4
à écrit le 27/03/2010 à 9:50
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Le Président de la C.E., Mr. Borroso, Italien ? , Espagnol ?, non Portugais, trois beaux pays "presque" en faillites. Ce président, coûte cher à la CE : en 2009 sur 200 jours (66 déplacements dont 10 hors de l'U.E.), avec beaucoup d'accompagnants, la...

à écrit le 26/03/2010 à 20:41
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Barroso ne pas espagnole aparament tu écris des choses pa très correctes

à écrit le 26/03/2010 à 20:08
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Barroso n?est pas espagnol mais Portugais. Une explication pour les chiffres est la suivante : nous parlons très souvent de dette publique alors que l?OCDE et la banque mondiale par exemple parlent souvent de dette globale (publique, ménages, extérie...

à écrit le 26/03/2010 à 15:48
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latribune, l'OCDE pour 2010 cite les 12 pays du monde les plus endettés. l'Irlande n'en fait pas partie, les PIIGS oui, la France 92,5% du PIB, l'Allemagne 82%. Il serait bien lorsque vous donnez ces renseignements d'utiliser les mêmes sources : l'...

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