Hongrie : la large victoire de la droite lui donne les moyens de réformer

Le parti de l'ancien Premier ministre de centre-droit Viktor Orban remporte 263 des 386 sièges du parlement national. Le parti socialiste s'effondre, talonné par l'extrême droite.

Il fallait au parti de centre-droit hongrois Fidesz les deux tiers des voix aux élections législatives de dimanche pour pouvoir mener ses réformes après huit ans de domination socialiste. Contrat rempli :  le parti de l'ancien Premier ministre Viktor Orban remporte 263 des 386 sièges du parlement national.

Parmi ses promesses électorales figurent une modification des lois sur la presse pour "rationaliser" ce secteur, une réduction du nombre des élus locaux pour lutter contre les déficits publics et une modification de la loi sur la double nationalité afin d'en faire bénéficier plus de trois millions de voisins d'origine hongroise.

Le parti socialiste hongrois (MSZP) s'est effondré avec seulement 59 sièges, talonné par l'extrême droite avec le parti Jobbik,  et ses 47 élus qui fait ainsi son entrée au parlement. La direction du Parti socialiste a reconnu avoir perdu plus de la moitié de son électorat et en a tiré les conséquences avec une démission en bloc dès dimanche soir.

Ce lundi, Viktor Orban a annoncé que son gouvernement entendait réformer le système fiscal et fortement baisser les impôts pour permettre à son pays de redevenir compétitif.  "Avec l'actuel système d'imposition, l'économie suffoquera (...) Il faut un changement important", a déclaré Viktor Orban lors d'une conférence de presse. Le système fiscal hongrois, a-t-il dit, doit être aligné sur ceux des pays voisins afin de rendre la Hongrie à nouveau compétitive.

Le Fidesz a promis de créer de nombreux emplois, de baisser les impôts, de réduire la bureaucratie et de relancer l'économie. Toutefois, le budget de l'Etat étant surveillé de près par le FMI et l'Union européenne, qui ont volé au secours de la Hongrie en 2008 pour lui éviter un effondrement financier, sa marge de manoeuvre sera limitée. Viktor Orban a précisé que Budapest chercherait à négocier avec les bailleurs de fonds internationaux sans toutefois se laisser dicter la marche à suivre. "A mon avis, ni le FMI ni les organes financiers de l'UE ne sont nos patrons. Nous ne leur sommes pas subordonnés", a-t-il dit. "Nous négocierons mais l'objectif de ces discussions n'est pas d'écouter des dictats."

Le PIB hongrois s'est contracté de 6,3% l'an dernier et le taux de chômage atteint 11,4%, un record depuis 1994. Les investisseurs attendent du Fidesz un plan précis de désendettement de la Hongrie dont la dette publique est la plus élevée d'Europe centrale, avec environ 80% du PIB. Viktor Orban a répété lundi que l'objectif de parvenir à un déficit budgétaire de 3,8% du PIB cette année ne serait pas atteint.

Enfin, comme pour saluer la victoire de la droite, la banque centrale hongroise (MNB) a abaissé, ce lundi aussi, son taux directeur à son niveau le plus bas historique, après une précédente réduction d'un quart de point le 29 mars. "Les membres du comité monétaire ont décidé d'abaisser le taux directeur d'un quart de point à 5,25% et ce à compter du 27 avril", a indiqué la banque centrale dans un communiqué.

La réduction annoncée est conforme aux attentes des analystes. Le taux directeur hongrois avait plafonné à 11,50% en octobre 2008, avant d'être abaissé régulièrement depuis. Il s'agit de la quatrième baisse en 2010. Les taux d'intérêt en Hongrie restent encore parmi les plus élevés de l'Union européenne. Les analystes tablent sur d'autres baisses de façon à atteindre 5% vers la fin de cette année.

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