Elections britanniques : vers une majorité introuvable

Les conservateurs sont devenus le parti dominant au Parlement sans pour autant disposer de la majorité absolue. Le travailliste Gordon Brown refuse pour l'instant la défaite et a annoncé qu'il tenterait de rallier les libéraux-démocrates, qui, malgré des résultats décevants, seront désormais les faiseurs de roi.

Suspens en Grande-Bretagne. Les conservateurs sont devenus le premier parti à la chambre des communes, mais ils n?ont pas de majorité absolue. Seule façon désormais d'atteindre la majorité absolue, former une coalition. Les négociations en ce sens pourraient durer ce week-end, voire la semaine prochaine. Les libéraux-démocrates ("Lib-Dem"), qui arrivent en troisième position, en seront la clé.

Les conventions, en l'absence de Constitution écrite, veulent que le Premier ministre sortant, en l'occurrence le travailliste Gordon Brown, tente en premier de former un gouvernement, sauf s'il estime ne pas pouvoir y parvenir et démissionne. Toutefois, le chef de file des Lib-Dem", Nick Clegg, a estimé que les Tories (conservateurs) avaient la "priorité" pour tenter de constituer un nouveau gouvernement : des propos qui pourraient être interprétés comme une volonté de travailler avec les conservateurs.

Selon les résultats officiels dans 624 des 650 circonscriptions disponibles à 11H35 GMT, les Tories comptent 294 députés (36,1% des suffrages), devant le parti travailliste au pouvoir depuis 1997 qui obtenait 251 sièges (29,2%) à la chambre basse du parlement de Westminster. La majorité absolue est à 326 siège. Le parti libéral démocrate n'a pas réussi la percée tant annoncée et a obtenu 52 sièges (22,9% des suffrages). Les résultats complets ne devaient être connus qu'en fin d'après-midi vendredi.

Si les conservateurs sont clairement devenus le premier parti du pays, le Labour, qui enregistre son pire score en termes de suffrages depuis 1983, a fait clairement savoir qu'il chercherait à conserver les rênes du pouvoir en proposant une coalition au parti libéral démocrate. Une coalition lib-dem/travaillistes ne suffirait cependant pas : ces deux partis n?ont pas une majorité absolue à eux deux. Il faudrait ajouter d?autres petits partis, ce qui rendrait le tout très bancal.

Gouvernement minoritaire ?

Reste la dernière possibilité : un gouvernement minoritaire, qui n?aurait pas de majorité absolue et négocierait chaque vote à la chambre des communes avec les petits partis (indépendantistes d?Ecosse et du Pays de Galles, unionistes d?Irlande du Nord?). Nombre d'observateurs parient désormais sur cette hypothèse.

"Il faut garder en mémoire que le gouvernement n?a pas besoin de vote d?investiture", explique Simon Hix, politologue à la London School of Economics. Constitutionnellement, c?est la reine qui nomme le gouvernement. Mais il faut que l?exécutif puisse survivre à une motion de défiance. C?est dans ce cas qu?il a besoin d?une majorité absolue."

Mais est-ce viable ? La dernière fois qu?un gouvernement minoritaire est longtemps resté au pouvoir était entre 1976 et 1979. A l?époque, les travaillistes étaient au pouvoir, dans des circonstances catastrophiques (plan de sauvetage du FMI, grèves générales?). Cela ne présage pas particulièrement bien pour un nouveau gouvernement minoritaire.

 

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