Chine : immobilier et investissements étrangers encore à la hausse

Passée devant le Japon au titre de deuxième économie mondiale, la Chine voit bondir en juillet à la fois les investissements étrangers et les prix de l'immobilier que Pékin tente pourtant de freiner. Pékin a par ailleurs pris ce mardi une nouvelle initiative pour encourager l'usage du yuan au-delà de ses frontières.

Les investissements directs étrangers en Chine ont encore bondi de 20,7% au cours des 7 premiers mois de l'année selon le gouvernement chinois. Les entrepises étrangères ont investi au total sur la période 58,4 milliards de dollars a précisé ce mardi le ministre du Commerce Yao Jian. La hausse s'accélère : à fin juin, elle n'était encore "que" de 19,6%. En juillet, les investissements directs étrangers ont atteint 6,9 milliards de dollars, grimpant de 29,2%.

Par ailleurs, les pouvoirs publics en Chine doivent agir pour stabiliser le marché immobilier chinois et juguler une forte hausse des prix au mois de juillet, a déclaré mardi la puissante agence centrale de plannification. Les prix de l'immobilier ont progressé de 1,6% en juillet par rapport au mois précédent, atteignant en moyenne 8.680 yuans (994 euros) le mètre carré, selon la Commission pour le développement national et la réforme (NDRC), qui s'appuie sur les résultats d'une étude menée dans 36 villes de taille importante ou moyenne.
L'augmentation des prix a été particulièrement visible dans de nombreuses villes de taille moyenne. Dans les villes les plus importantes, le prix du mètre carré a en revanche stagné.
"Les prix sont stables dans beaucoup de villes, mais augmentent significativement dans d'autres. Chaque localité doit poursuivre ses efforts pour stabiliser les prix de l'immobilier partout", explique l'agence sur son site internet.

Le gouvernement chinois a essayé d'apaiser le marché immobilier face à l'envolée des prix en début d'année. La hausse s'est certes ralentie et les volumes de transactions se sont considérablement réduits, mais beaucoup de Chinois continuent de considérer la propriété immobilière comme un bon investissement. Si les promoteurs immobiliers plaident pour un moindre contrôle de Pékin sur les prix, les dernières données semblent donner raison au gouvernement, qui s'inquiète d'une nouvelle flambée des prix en cas d'assouplissement des mesures de resserrement à l'accès au marché, comme par exemple l'augmentation de l'accompte exigé.

Les résultats de cette étude contrastent avec ceux d'une autre étude, publiée la semaine dernière par le Bureau national des statistiques, montrant des prix inchangés de juin à juillet. Cette étude, qui se référe au marché immobilier de 70 villes chinoises, est menée sur la base d'un questionnaire rempli par les promoteurs immobiliers.

Le NDRC a précisé que les prix des habitations ordinaires a progressé de 1,2% en juillet alors que celui des résidences haut-de-gamme a reculé de 1,4%. L'immobilier commercial a augmenté de façon beaucoup plus brutale, gagnant 6,7% sur le même mois. Le vice-Premier ministre Li Keqiang, qui devrait probablement succéder au Premier ministre Wen Jiabao en 2013, a déclaré vendredi que le gouvernment n'assouplirait pas les mesures prises pour freiner la spéculation immobilère.

Enfin, la Chine a pris ce mardi une nouvelle initiative pour encourager l'usage du yuan au-delà de ses frontières en vue de renforcer le rôle international de sa devise. Pékin va désormais permettre que les surplus de yuans générés par des règlements de transactions ou des échanges entre banques centrales soient retransférés vers le marché interbancaire de la Chine continentale, a annoncé mardi la Banque populaire de Chine.

La banque centrale a précisé que cette mesure était destinée à renforcer l'utilisation du yuan dans le règlement des transactions et, par ce biais, à accroître son rôle sur la scène internationale.

"Pour l'instant, les avancées avaient consisté à autoriser le renminbi qui est déjà à l'étranger utilisé librement tant qu'il n'est pas retransféré en Chine. Désormais, un pas supplémentaire a été franchi et cela consiste à ouvrir un petit canal permettant à une partie des yuans à l'étranger de revenir vers le système continental", explique Kelvin Lau, économiste à Standard Chartered.

"Cela permet de nouvelles utilisations du yuan à Hong Kong et hors de Chine continentale, donc c'est une bonne mesure pour tenter de créer davantage d'usages pour le yuan et donc de susciter davantage de demande pour la devise", ajoute-t-il.

Dans un communiqué mis en ligne sur son site internet (www.pbc.gov.vn), la banque centrale précise que trois types d'institutions financières seront autorisées à investir leurs excédents de yuans dans le système interbancaire de la Chine continentale.

Il s'agit des banques de compensation du yuan à Hong Kong et Macau, des banques centrales étrangères ayant signé des accords de swap sur le yuan avec Pékin et des banques étrangères impliquées dans le règlement de transactions transfrontalières en yuan.

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