Clash "violent" entre Sarkozy et Barroso lors du sommet de l'UE

La polémique sur le renvoi des Roms par la France s'est amplifiée à l'occasion du sommet européen de ce jeudi. Occultant un succès commercial d'envergure pour l'Union européenne, qui vient d'approuver un accord de libre-échange ambitieux avec la Corée du Sud.

Lors du sommet réunissant les dirigeants européens à Bruxelles, "il y a eu un échange très violent entre le président de la Commission [José Manuel Barroso] et le président français" sur la question du renvoi des Roms, a indiqué à la presse le Premier ministre bulgare, Boyko Borissov.

Mercredi, la commissaire à la Justice, Viviane Reding, avait, en des termes très durs, dressé un parallèle entre le renvoi des Roms et les déportations de la seconde guerre mondiale, provoquant la colère des responsables français, qui avaient obtenu qu'elle exprime des "regrets" mercredi soir, peu avant le sommet.

Mais ce jeudi, selon l'agence France Presse qui cite plusieurs sources européennes, Nicolas Sarkozy serait revenu sur cet incident, à l'occasion d'une session de travail avant le déjeuner, en déclarant que la Commission avait "blessé la France" par ces propos. En retour, José Manuel Barroso aurait "rappelé, et vigoureusement défendu, l'institution et le rôle de la Commission".

Circulaire administrative "discriminatoire"

Bruxelles reproche également à Paris d'avoir dissimulé une circulaire administrative ciblant expressément les Roms pour les renvois, contrairement à ce qu'elle aurait assuré. Suspectant ces renvois d'être "discriminatoires", la Commission menace de poursuivre Paris en justice pour le non respect de la législation européenne sur la liberté de circulation des citoyens européens.

Les responsables européens ont tenté de trouver une solution d'apaisement à la crise, par le biais d'un projet de déclaration commune sur la nécessité de mieux intégrer les Roms. L'idée a toutefois été abandonnée. Pour l'heure, selon le Premier ministre bulgare, "rien n'a été décidé" sur cette question. Les dirigeants européens chercheront "lors d'un prochain sommet" à mettre au point "une stratégie sur le long terme pour trouver une solution à ce problème", a-t-il déclaré à la presse.

Accord de libre-échange avec Séoul

La polémique a par ailleurs complètement occulté un succès commercial de taille pour l'UE, approuvé ce jeudi. Lors du sommet de Bruxelles,  l'UE a en effet donné son feu vert à un accord de libre-échange avec Séoul, en négociation depuis trois ans. L'Italie, qui mettait son veto au projet du fait d'inquiétudes pour son industrie automobile, a levé ce dernier obstacle.

Cet accord commercial bilatéral, le "plus ambitieux jamais atteint" par l'Europe, représente "un pas très important dans l'ouverture des marchés asiatiques pour nos entreprises", a déclaré le ministre des Affaires étrangères belge, Steven Vanackere, dont le pays préside l'Union européenne. Il permettra une forte baisse des tarifs douaniers, et devrait générer de nouveaux échanges de biens et de services qui pourront se monter  jusqu'à 19 milliards d'euros pour les exportateurs européens, a estimé la Commission européenne.

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