L'euro s'envole à 1,35 dollar

Le dollar, tombé vendredi à un nouveau point bas de six mois face à l'euro, recule encore ce lundi face à la monnaie européenne.

L'indice pondéré du dollar face aux monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis, tombé vendredi à son plus bas niveau depuis février, recule encore ce lundi. L'euro passe la barre de 1,35 dollar. Quelques jours auparavant, le billet vert avait enfoncé sa moyenne mobile à 200 jours face à l'euro, ouvrant la porte à une tendance baissière à moyen terme. C'est un signal technique négatif qui s'ajoute à la perspective défavorable au dollar du lancement d'un nouveau programme de rachats d'actifs par la Réserve fédérale. Les deux événements sont évidemment liés mais leur conjugaison risque d'inaugurer une période - inconfortable pour les exportateurs du Vieux Continent - de faiblesse durable du dollar face à l'euro.

À la veille du week-end, la monnaie unique avait bondi pour la deuxième fois de la semaine écoulée au dessus de 1,34 dollar, retrouvant son meilleur niveau depuis avril, à 1,3490 au plus haut vendredi. Le rebond de l'euro s'est amplifié sous le double effet d'un indice Ifo du climat des affaires en Allemagne en hausse plus forte qu'anticipé et d'une rumeur de nouvelle intervention de la Banque du Japon pour faire baisser le yen qui était remonté jusqu'à 84,15 pour un dollar.

Double peine

L'euro se retrouve donc pris en sandwich entre un dollar que la Fed encourage indirectement à baisser et un yen que les autorités monétaires japonaises tentent de faire rentrer dans le rang après son incursion à la mi-septembre à son niveau le plus élevé depuis quinze ans face au dollar, à 82,88. À cette double peine infligée à l'euro s'en ajoute une troisième : la Banque d'Angleterre a laissé transparaître au travers des minutes de sa réunion du début du mois rendues publiques la semaine dernière, qu'elle non plus n'écartait pas de réactiver son programme d'assouplissement quantitatif, face à un ralentissement de la croissance britannique attendu au cours des prochains mois. Rien d'étonnant donc que la livre sterling y ait aussi laissé des plumes, retombant à un point bas de quatre mois face à l'euro, à 0,8545.

C'est bien par défaut qu'intervient ce retour en force de l'euro. Car la Banque centrale européenne est le seul des quatre grands instituts d'émission à ne pas envisager d'élargir la gamme de ses outils non conventionnels. Tout au plus a-t-elle annoncé lors de sa dernière réunion, le 2 septembre, qu'elle prorogeait ses programmes exceptionnels d'injection illimitées de liquidités dans le système bancaire.

Rachat d'actifs

Son programme de rachats d'actifs, s'il n'est pas encore éteint, ne porte plus que sur des quantités anecdotiques, même si elle a un peu étoffé ses achats de dette des pays en difficultés pour venir en aide à l'Irlande et au Portugal. Si les statistiques de la semaine confirment que la balle conjoncturelle est repassée dans le camp de la zone euro au détriment des États-Unis et de la Grande-Bretagne, l'euro reprendra sa marche vers le seuil de 1,40 dollar, que l'on n'a pas revu depuis janvier.

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