Au Royaume-Uni, l'inflation demeure élevée

L'indice des prix à la consommation remonte à 3,2% en octobre, très loin de l'objectif de 2% de la banque d'Angleterre.
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Alors qu?une partie du monde occidental craint la déflation, le Royaume-Uni continue à se battre avec une inflation qui reste élevée. L?indice des prix à la consommation est passé de 3,1% en septembre à 3,2% en octobre. La hausse de l?essence, des services financiers et des jeux à l?approche de Noël explique cette légère remontée, tandis que les prix de l?alimentation ont légèrement baissé.

C?est le dixième mois consécutif que l?inflation au Royaume-Uni dépasse en rythme annuel les 3%. Le chiffre de ce mardi met un peu plus la pression sur la banque d?Angleterre, qui a comme objectif officiel de maintenir l?indice des prix à la consommation autour de 2%. A chaque fois que la barre des 3% est dépassée, son gouverneur, Mervyn King, doit envoyer une lettre au chancelier de l?Echiquier pour s?expliquer.

Le gouverneur affirme pour l?instant que l?inflation relativement persistante outre-Manche vient d?une série de facteurs exceptionnels, qui se sont succédés. Le premier est la chute de la livre sterling, qui est depuis son pic d?avant la crise en baisse de 25% en moyenne par rapport aux autres devises. Cela renchérit d?autant les importations. La deuxième explication est la hausse de la TVA, qui est passée de 15% à 17,5% en janvier dernier, provoquant une hausse mécanique des prix. La troisième est la hausse du pétrole et des matières premières depuis juin.
Ces phénomènes ne devraient pas s?arrêter. La TVA va de nouveau augmenter, passant à 20% au 1er janvier 2011. De plus, les prix de l?énergie continuent d?augmenter, British Gas venant par exemple d?annoncer une hausse de 7% de ses tarifs.

La banque d?Angleterre ne prévoit pas que l?inflation retombe sous les 3% avant le deuxième semestre 2011, et qu?elle reviendra autour de 2% seulement en 2012. Cela lui pose un problème : doit-elle augmenter ses taux d?intérêt, pour faire retomber les prix à la consommation ? La semaine dernière, Mervyn King, présentant le rapport trimestriel sur l?inflation, estimait qu?il était inutile de se battre contre des phénomènes extérieurs qu?il ne maîtrisait pas. De plus, il souligne que la hausse des salaires reste pour l?instant très mesurée, et qu?il n?y a donc pas de risque d?une bulle inflationniste. Enfin, et surtout, de nombreux indicateurs montrent que la croissance britannique est en plein ralentissement.

Mervyn King reconnaît cependant que le comité monétaire de la banque d?Angleterre est très divisé, plus que de normal. D?un côté se trouvent ceux qui veulent une hausse des taux. De l?autre certains préfèrent un nouveau desserrement monétaire quantitatif, suivant le modèle de la Fed américaine.

En conséquences, la plupart des analystes parient sur une banque d?Angleterre qui ne fera rien pour encore de nombreux mois. "Nous nous attendons à voir les taux d?intérêt rester à 0,5% longtemps en 2011", estime Howard Archer, économiste à Global Insight. Mais le problème de l?inflation est un casse-tête supplémentaire pour l?économie britannique.
 


 

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