La classe politique irlandaise est unanime pour défendre le niveau actuel de son impôt sur les sociétés, à 12,5 %, un des plus bas d'Europe et critiqué par ses partenaires européens.
Le chef de l'opposition Enda Kenny, leader du parti Fine Gael (FG), a indiqué vendredi que son parti déposera au Parlement irlandais la semaine prochaine une motion visant à pérenniser ce bas taux de l'impôt sur les sociétés.
Ce bas taux est "un pilier de l'économie de l'Irlande et jouera un rôle crucial pour reconstruire le pays" a déclaré Enda Kenny, ajoutant que "la survie du taux de 12,5 % sera essentielle pour maintenir des milliers d'emplois dans les sociétés multinationales basées en Irlande".
"La crainte est fondée que le gouvernement du Fianna Fail et des Verts sacrifie notre impôt sur les sociétés de 12,5 % comme une contre-partie dans les négociations de renflouement" s'est justifié le chef de l'opposition.
Son parti , le Fine Gael, avait introduit ce bas taux d'imposition pour les entreprises au milieu des années 1990 alors qu'il formait une coalition avec le Labour.
Le gouvernement actuel mené par Brian Cowen est pourtant très clairement hostile à tout changement dans son régime fiscal aux firmes dans le sillage des négociations de sauvetage par l'Union européenne et le FMI des comptes publics irlandais.
La vice-Premier Ministre irlandaise, Mary Coughlan, avait déclaré vendredi matin "non-négociable" les 12,5 % d'imposition.
Le ministre irlandais des affaires européennes, Dick Roche, affirme lui que "notre impôt sur les sociétés n'est certaienement pas sujet à négociation".
"Il y a eu quelques bavardages très pénalisants en arrière-fond ces derniers jours à propos de notre impôt sur les sociétés. Quel est le sens de détruire un des plus grands facteurs de croissance [en Irlande, Ndlr] ?" a-t-il ajouté à la BBC
Paris et Berlin ont en coulisses évoqué le niveau bas de l'impôt irlandais sur les sociétés comme un problème (attirant des sociétés allemandes et françaises notamment à se délocaliser en Irlande) auquel ils souhaitent que Dublin remédie.
Cela semble une condition à leur accord pour un sauvetage des banques irlandaises, alors que les experts du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Commission européenne sont à Dublin pour négocier l'aide à coup " de dizaines de milliards d'euros" au secteur bancaire irlandais.
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