Moscou lance la privatisation partielle de ses chemins de fer

Le Kremlin veut céder 12 % de RJD qui gère le deuxième plus grand réseau ferroviaire au monde. Son activité représente 2,5 % du PIB russe.
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La privatisation partielle de RJD est sur les rails. Le ministre des transports, Igor Levitine, a révélé à l'agence Bloomberg que le gouvernement russe cherchait à vendre « entre 10 et 12 % » du monopole d'État des chemins de fer du pays. Une participation de 25 % plus une action serait nécessaire pour peser réellement sur les décisions stratégiques, mais le ministre estime qu'il s'agirait « d'une part trop grosse » pour être absorbée d'un coup par des investisseurs.

Selon le patron de RJD, Vladimir Iakounine, la valorisation par le marché de sa société pourrait être nettement supérieure aux 1.500 milliards de roubles (37 milliards d'euros) de son capital social. Le gouvernement ne prévoit pas de vendre un paquet de 25 % avant 2013. Au préalable, la compagnie entend faire entrer des investisseurs privés dans plusieurs de ses filiales (fret, banque, communication).

Ce projet de privatisation partielle s'inscrit dans un vaste programme prévoyant la sortie de l'État russe de nombreux actifs. Mais la hausse des cours du pétrole devrait apporter d'importantes recettes budgétaires au Kremlin et risque de ralentir son programme de privatisations, craignent des analystes.

RJD n'est pas un actif comme les autres. C'est l'un des plus gros employeurs du monde avec 950.000 salariés, opérant le deuxième réseau après celui des États-Unis avec 85.500 kilomètres de voies utilisées. L'entreprise représente aussi 2,5 % du produit intérieur brut russe.

Toutes ces caractéristiques font de l'entreprise publique un actif politiquement très sensible. Ce n'est pas un hasard si elle est dirigée depuis sa création en 2003 par un ami de longue date de Vladimir Poutine. Réputé très conservateur et paternaliste, Vladimir Iakounine devrait toutefois, selon les experts, quitter son poste cet été, à l'expiration de son mandat. RJD prévoit d'investir au moins 26 milliards d'euros au cours des trois prochaines années afin de moderniser ses lignes et son matériel roulant.

En outre, le gouvernement a exigé de la compagnie qu'elle mette en place un réseau de trains à grande vitesse entre la dizaine de villes russes qui accueilleront les matchs de la coupe de monde de football de 2018. Soit un investissement estimé autour de 50 milliards d'euros, comprenant une liaison à très grande vitesse (400 km/h) entre Moscou et Saint-Pétersbourg.

Alstom et Siemens sur place

Le directeur du département grande vitesse de RJD, Denis Mouratov, a indiqué que les consortiums de quatre pays (France, Allemagne, Corée du Sud et Chine) ont chacun déposé des offres sur cette ligne. L'espagnol Adif pourrait également concourir à l'appel d'offres. Alstom et Siemens sont déjà présents sur le marché russe. Le groupe allemand a vendu huit trains Sapsan circulant à 200 km/h sur les voies préexistantes des deux principales lignes du pays (Saint-Pétersbourg-Moscou et Moscou-Nijni-Novgorod). De son côté, Alstom a vendu quatre trains sur la ligne Saint-Pétersbourg-Helsinki et est coactionnaire de RJD à hauteur de 25 % dans TransMachHolding (TMH), le principal fournisseur de RJD en matériel roulant.

Commentaires 4
à écrit le 02/05/2011 à 13:25
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La campagne de Russie commence.

à écrit le 30/04/2011 à 23:35
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Ne faudrait il pas d'abord séparer l'infra (à la RFF) de l'exploitation?

à écrit le 30/04/2011 à 12:24
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m THIBAULT .....DOIT CERTAINEMENT être d accord pour faire la même chose en FRANCE

le 01/05/2011 à 18:10
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@ Bonide: chacun défend son bifteak, y comrpis Thibault, mais il vaut mieux quand même vivre debout à défendre ses idées que ramper toute sa vie pour celles des autres :-) Pour info: je ne suis pas cégétiste :-)

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