L'origine de la bactérie tueuse allemande reste indéterminée

Même s'il reste pour l'heure limité, le nombre de malades augmente d'heure en heure outre-Rhin. Les salades préparées sont mises en cause par certains experts.
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La progression de la bactérie escherichia coli se poursuit outre-Rhin. Selon l?institut Robert-Koch, 140 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU), maladie causée par la présence dans l?organisme de ce microorganisme, ont été enregistrés en Allemagne, soit 60 de plus que mardi midi. Un deuxième décès lié à ce syndrome, celui d?une femme de 41 ans, aurait également été enregistré à Cuxhaven, sur les bords de la Mer du Nord. En temps ordinaire, on dénombre en Allemagne, une cinquantaine de cas de SHU.

Depuis deux semaines, les infections par cette bactérie, appelée en Allemagne EHEC, se sont étrangement multipliées. Aucune cause de cette vague d?infections n?a officiellement été retenue pour le moment. Le président de l?institut Roland Koch a estimé qu?il serait quasi impossible de la trouver puisque lors des précédentes vagues, la source n?a jamais été découverte. Mais d?autres experts commencent à émettre des hypothèses.

Des soupçons pèsent sur les salades prêtes à l'emploi

Lors de l?émission matinale de la première chaîne ARD, une experte d?un laboratoire hambourgeois, Susanne Huggett, a avancé l?idée que les salades déjà préparées, dont les Allemands comme les Français sont friands, pouvaient être à l?origine des infections. Le cas de 19 employés de la firme de conseil PriceWaterhouseCoopers à Francfort, tous infectés après avoir déjeuné d?une salade dans la cantine de l?entreprise, renforcerait le soupçon. Le ministre de la santé du Schleswig-Holstein, au nord du pays, a confirmé que l?origine des problèmes serait plutôt à chercher du côté des "salades et légumes" que de la viande ou du lait cru, vecteurs potentiels également de la bactérie. Mais aucune conclusion définitive ne semble réellement s?imposer pour l?instant.

Les agriculteurs sont inquiets

A Berlin, le gouvernement fédéral a refusé de céder à la panique. Le ministre fédéral de la santé, Daniel Bahr, a ainsi rejeté la proposition d?un député social-démocrate de créer une cellule de crise. "Il n?y aucune raison à cela", a-t-il estimé avant d?appeler les Allemands à faire face à cette "situation menaçante" par une attention particulière aux mesures d?hygiène (lavage intensif des mains et des légumes) et des premiers symptômes, notamment des diarrhées hémorragiques.

De leur côte, les agriculteurs commencent à s?inquiéter. D?autant que certains ont accusé le fumier utilisé comme engrais notamment par les producteurs bio d?être le vecteur de l?infection. Rien n?ayant été prouvé, les associations de paysans allemands demandent aux consommateurs de ne pas céder à la panique. Du reste, même si ce "germe de l?horreur" comme titrait mercredi matin le quotidien populaire Bild Zeitung, est au centre des discussions outre-Rhin, on ne constate pas de réel mouvement de panique, ni même de vraies conséquences sur les ventes de produits frais et de légumes.

 

 

 

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