La BCE optimiste sur la croissance et l'inflation

La banque centrale européenne a relevé sa prévision de croissance pour 2011 à 1,9 % et anticipe un ralentissement de l'inflation à 1,7 % en 2012 contre 2,6 % cette année.
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Après la Commission européenne, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Banque mondiale, la Banque centrale européenne (BCE) a, elle aussi, revu à la hausse le taux de croissance pour la zone euro en 2011. Le PIB devrait ainsi progresser, selon elle, de 1,9 % cette année, contre 1,7 % prévu auparavant. Un chiffre plus optimiste que celui affiché par la Commission européenne (1,6 %) et la Banque mondiale (1,7 %), et à peine plus faible que la prévision de l'OCDE (2 %).

Selon Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities, tous prennent acte des excellents résultats du premier trimestre 2011. Mais « la révision à la hausse de la BCE relève davantage d'un ajustement mécanique que d'une anticipation de l'évolution de la croissance de la zone euro dans les mois à venir », dit-il.

Si Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, a estimé jeudi que les « risques baissiers et haussiers sur la croissance sont équilibrés » malgré « une période de grande incertitude », les inquiétudes sur la situation de la Grèce ou les pressions sur les marchés des matières premières - notamment le pétrole - risquent de peser sur la croissance des mois à venir. « Les risques baissiers sont à prendre au sérieux. Même si la BCE ne l'envisage pas, le risque d'un défaut de paiement et d'une restructuration de la dette grecque est toujours là et pourrait avoir des impacts sur le système bancaire européen », met en garde l'économiste, qui estime la prévision de croissance pour la zone euro de la BCE pour 2012 (1,7 %) « un peu optimiste ».

En effet, le ralentissement global de la croissance, y compris dans les pays en développement (6,3 % de croissance en 2011 selon la Banque mondiale et 6,2 % en 2012, contre 7,3 en 2010), lié au resserrement de leur politique économique pour lutter contre l'inflation, devrait ralentir l'activité mondiale, et donc aussi celle de l'Europe.

Les tensions sur les marchés du pétrole amènent également la BCE à relever sa prévision d'inflation pour 2011. Elle table désormais sur une hausse des prix de 2,6 % en moyenne contre 2,3 % auparavant. Soit largement au-delà de son objectif d'une inflation inférieure ou égale à 2 %. Le reflux de l'inflation à 1,7 % en 2012 prévu par Francfort semble optimiste à Clemente De Lucia, spécialiste de la zone euro chez BNP Paribas. « La baisse de l'inflation paraît toutefois crédible car le ralentissement de l'activité globale et la stabilisation probable des cours du pétrole vont mécaniquement faire baisser les prix », précise-t-il.

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