D'importantes répercussions bien au-delà de Washington

Etats fédérés, collectivités, ménages... le problème de la dette aux Etats-Unis s'étend bien au-delà de Washington.
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La sortie de crise qui se profile au Congrès ne doit pas faire oublier que les Etats-Unis demeurent confrontés à un problème d'endettement multiforme. Comme les autres pays occidentaux, voire plus que les autres. Car les difficultés se manifestent à tous les niveaux. Dans les prochains jours, le comté de Jefferson, dans l'Alabama, devrait ainsi se placer en faillite, incapable de faire face à un endettement de 3,1 milliards de dollars. Cela représenterait la plus importante faillite d'une collectivité locale de toute l'histoire du pays. Et elle pourrait ne pas être la dernière. "Les Etats sont en train de couper leurs subventions aux gouvernements locaux alors qu'elles représentent plus du tiers de leur budget", explique l'analyste vedette Meredith Withney qui, en 2008, avait dénoncé la fragilité des banques américaines, bien avant la chute de Lehman Brothers. Celle-ci prévoit ainsi "des centaines de milliards de dollars" de défaut sur les marchés des obligations municipales.

La situation est également très délicate pour les cinquante Etats fédérés. Ils ont vu les contributions versées par Washington fondre, en raison de la fin du plan de relance massif de Barack Obama. Pour le nouvel exercice fiscal, entamé à la fin juin, leurs déficits cumulés potentiels promettaient de s'élever à 86 milliards de dollars. Mais comme ils sont contraints par la loi de présenter un budget équilibré, 45 États ont déjà agi et annoncé un drastique plan de réduction de leurs dépenses publiques. Malgré leurs efforts, les coupes budgétaires qui vont se concrétiser au niveau fédéral menacent de fragiliser leur situation. En Californie, par exemple, les subventions fédérales financent un quart des dépenses. La dette de l'État le plus peuplé du pays culmine déjà à près de 400 milliards de dollars. Soit 10.000 dollars par habitant ! Une dégradation de la note souveraine américaine se répercuterait également au niveau local : plusieurs États pourraient aussi voir leur note abaissée et subir à leur tour une hausse des taux d'intérêt qui leur sont consentis.

"Une perte du triple A serait synonyme de hausse d'impôts pour tous par l'intermédiaire d'une hausse des taux sur les emprunts hypothécaires, sur les cartes de crédit ou sur les prêts étudiants", a prévenu Barack Obama. Dans un pays où consommer à crédit est d'une incroyable simplicité, l'encours des prêts à la consommation s'inscrivait en mai à 2.400 milliards de dollars. Historiquement élevé, l'endettement des ménages atteint désormais 112% de leur revenu annuel. Les jeunes ne sont pas épargnés, contraints d'emprunter pour financer des études toujours plus coûteuses. Alors même que l'emploi et les salaires restent déprimés dans de nombreux secteurs.

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