La finance italienne fragilisée par la volatilité des marchés

Elle est fortement exposée à la dette nationale.
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Pour les banques en Italie, l'étau s'est temporairement desserré. À la suite de l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) de son intervention sur le marché de la dette italienne, les banques transalpines ont bondi en Bourse lundi matin. Le leader du secteur UniCredit a gagné jusqu'à 8,47 % dans la matinée.

Les banques italiennes sont pourtant très exposées à la dette de leur pays. À la fin 2010, UniCredit possédait une exposition nette - hors portefeuille de négoce - de 35 milliards d'euros aux obligations souveraines italiennes, le numéro deux Intesa Sanpaolo de près de 42 milliards d'euros, Banca Monte dei Paschi di Siena de 26 milliards d'euros, Banco Popolare de 6,8 milliards d'euros et Ubi Banca de 8,5 milliards d'euros.

Les craintes restent donc bien présentes alors qu'elles redressaient la barre depuis plusieurs mois. Très affectées par la crise de 2008, elles ont réduit progressivement leur coût du risque et leur exposition aux PME surendettées. UniCredit a même une nouvelle fois surpris positivement les analystes financiers mercredi en publiant un résultat net trimestriel de 511 millions d'euros. Intesa a fait de même avec un bénéfice net trimestriel en hausse de 12,1 % à 741 millions d'euros.

La plupart des banques ont également annoncé des augmentations de capital : de 2 à 2,471 milliards d'euros pour Monte dei Paschi di Siena, 1 milliard pour Banca Popolare et 1,2 milliard maximum pour Ubi Banca, alors qu'Intesa vient de lever 5 milliards d'euros. Seule UniCredit - à qui le marché attribue des besoins en fonds propres entre 4 et 8 milliards d'euros - n'a pas encore bougé.

La crise de confiance des investisseurs pourrait annihiler tous les efforts des banques, d'autant que ce secteur a moins de levier de rentabilité que ses voisins européens. Les banques italiennes souffrent en effet du faible poids de l'activité banque de financement et d'investissement ainsi que d'une branche de détail historiquement peu rentable. L'ajustement ne pourra se faire que par les coûts. Intesa a confirmé, il y a huit jours, 4.000 suppressions de postes.

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