L'Allemagne s'accroche à sa "culture de la stabilité"

Malgré le ralentissement de l'activité, Berlin reste un tenant de la rigueur budgétaire.
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Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, l'a à nouveau martelé la semaine dernière lors de l'ouverture du débat budgétaire au Bundestag : la priorité du gouvernement fédéral reste la consolidation budgétaire. Et ni l'affaiblissement de la croissance au deuxième trimestre (+ 0,1 % seulement après 1,5 % au trimestre précédent) ni les signes convergents de ralentissement industriel et commercial n'y changeront rien. « Même lorsqu'il y a un coup de frein, il ne faut pas abandonner sa distance de sécurité », a allégorisé le ministre pour justifier le maintien d'un plan de réduction du déficit budgétaire. C'est que, à Berlin, on considère que le préalable à la croissance future demeure dans le maintien d'une compétitivité élevée, tant par la modération salariale et celle des prix que par le retour à des finances publiques équilibrées. C'est ce que les Allemands nomment « la culture de la stabilité ».

Il règne en Allemagne le sentiment que cette stratégie, inaugurée au temps de la République de Bonn et reprise depuis le début des années 2000, doit être un modèle. Ce sentiment a été renforcé par les critiques venues de l'étranger et par les succès récents de l'économie allemande. Succès que chacun outre-Rhin attribue à cette stratégie de réduction des prix, des salaires et des déficits.

« Dans les années passées, l'Allemagne a essuyé de fortes critiques sur le plan international du fait de sa politique de consolidation budgétaire. Mais aujourd'hui, nous pouvons dire que le succès nous a donné raison », s'est rengorgé Wolfgang Schäuble devant les députés. Cette culture est si fortement ancrée qu'il y a fort à parier que la politique allemande ne changera pas si l'opposition de centre-gauche arrive au pouvoir en 2013. Les Verts eux-mêmes sont convertis à la stabilité financière et les sociaux-démocrates avaient en 2009, en plein coeur de la crise, lié l'adoption du plan de relance à celle de la « règle d'or » budgétaire

Commentaire 1
à écrit le 12/09/2011 à 11:59
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De toute évidence, M. Schäuble n'a jamais conduit une voiture, sans quoi il saurait que la distance de sécurité est directement proportionnelle à la vitesse. Il suffit d'ailleurs de lire les panneaux installés au bord des autoroutes allemandes pour l...

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