Papadémos optimiste sur les négociations sur la dette grecque

La Grèce s'attend à conclure dans un délai de quelques jours ses difficiles négociations avec ses créanciers privés et à parvenir d'ici le milieu de semaine prochaine à un accord sur un nouveau plan de sauvetage avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international, a déclaré vendredi Lucas Papadémos à Reuters.
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L'objectif des négociations avec les banquiers et les assureurs est qu'ils renoncent à une partie de leurs créances, via un échange de titres, afin d'alléger le fardeau de la dette de la Grèce, menacée de faillite. L'UE et le FMI exigent un tel accord ainsi que de nouvelles réformes de la part du gouvernement grec avant de débloquer une nouvelle aide financière de 130 milliards d'euros.

S'exprimant dans son bureau de style néo-classique quelques instants avant de reprendre ses discussions avec des représentants des créanciers privés, le Premier ministre grec a assuré: "La Grèce ne fera pas faillite."

"Nous avons accompli des progrès significatifs ces dernières semaines, et en particulier ces derniers jours. Nous nous efforçons de conclure ces négociations aussi rapidement que possible. Je suis assez optimiste quant au fait que nous parviendrons à un accord dans les prochains jours", a-t-il ajouté.

Lucas Papadémos a manifesté un même optimisme au sujet des discussions menées parallèlement avec la "troïka" de ses bailleurs de fonds, composée par le FMI, l'UE et la Banque centrale européenne (BCE).

"L'objectif est de conclure les négociations avec la troïka en milieu de semaine prochaine au plus tard. J'espère plus tôt que plus tard", a-t-il dit.

Cet ancien gouverneur de la Banque centrale grecque assure que son pays a d'ores et déjà mis en oeuvre des réformes fiscales et structurelles qui commencent à produire des résultats.

"Bien plus de choses ont été réalisées que ce qui est parfois perçu publiquement. Il y a quelques retards dans la mise en oeuvre du programme d'ajustement fiscal et des réformes. Mais une dévaluation intérieure est déjà en cours. Nous nous attendons à ce qu'une croissance modeste apparaisse au cours de 2013."

CONSCIENT DES SACRIFICES

Lucas Papadémos a estimé que le déficit budgétaire de la Grèce représenterait environ 9,5% du PIB en 2011, contre 10,6% en 2010. La Grèce s'est infligée une cure d'austérité draconienne impliquant notamment des baisses de salaires et des hausses d'impôts, ce qui l'a plongée dans une récession plus profonde que prévu et a compliqué ses efforts de redressement des comptes publics.

La troïka a critiqué la lenteur des réformes et des privatisations en Grèce et elle exige du gouvernement qu'il apporte la preuve de son engagement dans la voie de l'austérité avant de débloquer une nouvelle aide.

Lucas Papadémos a été porté en novembre à la tête d'un gouvernement de techniciens soutenu par les principaux partis du pays en raison de la crise politique provoquée par l'impopularité de la cure de rigueur suivie depuis 2010.

"Nous comprenons parfaitement que le peuple grec n'est pas heureux de la situation économique actuelle et que les perspectives économiques l'inquiètent", a dit le Premier ministre.

"Je crois que la majorité des Grecs reconnaît la nécessité de régler nos problèmes fiscaux. Je crois qu'ils réalisent que d'autres ajustements sont nécessaires afin de rétablir les conditions d'une croissance durable", a-t-il ajouté.

Durant cette interview, ses bureaux étaient protégés par des cordons de police en raison de la présence de centaines de manifestants brandissant leurs poings en direction du parlement en scandant "FMI, dehors".

Prié de dire pourquoi il avait quitté sa carrière universitaire pour se confronter en première ligne aux problèmes de la Grèce, Lucas Papadémos a répondu: "Il me fallait contribuer aux efforts du pays pour surmonter la crise."

Eprouve-t-il des regrets? "Une fois que vous avez pris la décision, vous ne regardez pas en arrière", a-t-il répondu dans un sourire ironique.

Commentaires 2
à écrit le 28/01/2012 à 8:21
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S'il est optimiste sur les négociations en cours, il est cependant évident que le poids de la dette grecque, même après effacement partiel de cette dernière par les créanciers privés, restera trop lourde. La Grèce est donc condamnée à vivre comme un ...

le 28/01/2012 à 22:30
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Vous voulez donc un fédéralisme européen. Personnellement, je suis contre. Par chance, à travers toute l'europe, les peuples sont également contre!

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