Medvedev élu à la tête de Russie unie, parti au pouvoir

Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a été élu samedi à la tête du parti au pouvoir, Russie unie, succédant au président Vladimir Poutine, avec pour objectif de relancer cette formation mise à mal par la contestation de ces derniers mois.
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Au cours d'un congrès extraordinaire du parti à Moscou, Dmitri Medvedev a été élu à main levée à l'unanimité des délégués présents au Manège, un bâtiment historique du XIXe siècle situé tout près du Kremlin. Cette désignation était attendue, dans la mesure où Vladimir Poutine avait annoncé après son élection en mars à la présidence russe qu'il cèderait à Dmitri Medvedev les rênes du parti.

Au cours du congrès, Medvedev, 46 ans, a indiqué que des changements "révolutionnaires" étaient nécessaires au sein de Russie unie, afin d'en faire un parti "plus démocratique" et "plus ouvert". "La plus grande priorité du parti doit être le travail avec les jeunes", a-t-il ajouté, mettant également l'accent sur l'importance de l'internet et des réseaux sociaux dans les activités du parti.

Le nouveau dirigeant de Russie unie a estimé qu'une "nouvelle impulsion" était nécessaire, compte tenu du "facteur de lassitude" qui "commence à jouer contre le parti", hégémonique à la chambre basse du Parlement (Douma) depuis sa création en 2003. Au cours d'une brève allocution, Vladimir Poutine a déclaré que Russie unie restait son "principal allié et partenaire", dissipant ainsi les spéculations selon lesquelles le Kremlin aurait pris ses distances avec cette formation en forte baisse aux législatives de décembre dernier.

Vladimir Poutine dirigeait Russie unie depuis 2008, année où il est devenu Premier ministre faute de pouvoir effectuer un troisième mandat consécutif au Kremlin après ceux de 2000-2008. L'ex-agent du KGB avait alors laissé la présidence à Dmitri Medvedev. Ce dernier a succédé au début du mois à Poutine au poste de Premier ministre. Mais contrairement à Poutine, Medvedev a lui pris sa carte du parti.

Vladimir Poutine avait déclaré avant son investiture au Kremlin le 7 mai qu'il entendait "rester au-dessus des partis", comme le veut la "tradition politique" en Russie. Aux législatives de décembre, Russie unie a perdu un quart des sièges qu'il occupait à la Douma, obtenant tout juste la majorité absolue avec 238 sièges, après une écrasante majorité de plus des deux tiers (315 sièges sur 450) au précédent scrutin en 2007. La victoire aux élections de fin 2011 a déclenché un mouvement de protestation sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir il y a 12 ans de Vladimir Poutine, l'opposition et les observateurs indépendants dénonçant des fraudes massives. Le pouvoir a rejeté ces accusations. L'opposition russe reproche au parti Russie unie d'être profondément corrompu, lui donnant le surnom de "parti des escrocs et des voleurs".

 

 

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