Iran : Standard Chartered nouvelle victime de la chasse aux sorcières

Standard Chartered est la dernière victime d'une chasse aux sorcières lancée par Washington contre les entreprises ayant un lien avec l'Iran. Pourtant, si cette lutte contre les intérêts financiers iraniens pèse sur l'économie du pays, elle n'a pas encore eu les effets escomptés sur le programme nucléaire de la république islamique.
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Standard Chartered (SCB) est la dernière victime des mesures prises par Washington contre l'Iran. La banque côtée à la Bourse de Londres a subi mardi matin une véritable dégringolade de la valeur de son titre après l'attaque portée contre elle par le Département financier (DFS) de New York. Celui-ci l'accuse d'avoir dissimulé pour 250 milliards de dollars de transactions avec l'Iran.

Une véritable chasse aux sorcières

SCB n'est que la dernière victime en date d'une véritable chasse aux sorcières conduite par Washington contre toute personne ou entité susceptible d'aider l'Iran à financer son programme nucléaire. En effet, la banque britannique HSBC est elle aussi dans le collimateur des autorités américaines, accusée par le Sénat américain d'avoir réalisé pour 16 milliards de transactions secrètes avec l'Iran. Une banque irakienne, Elaf Islamic Bank, s'est même retrouvée coupée du secteur financier américain la semaine dernière, accusée d'avoir "facilité des transactions d'une valeur de plusieurs millions de dollars de la part de banques iraniennes visées par des sanctions pour leurs liens avec les activités de prolifération [nucléaire] illicites de l'Iran" selon Washington.

Barack Obama, l'arroseur arrosé

Lundi, Barack Obama s'était lui-même retrouvé éclaboussé par des accusations contre son ancien directeur de campagne et actuel conseiller à la Maison Blanche, David Plouffe, accusé d'avoir touché 100.000 dollars d'une entreprise liée à l'Iran. Un argument repris par les adversaires du président américain dans la course à sa réelection.

Dans cette affaire, Barack Obama fait figure d'arroseur arrosé puisqu'il avait déclaré la semaine dernière vouloir "démarquer toute institution financière, où qu'elle soit, qui permettra à un régime iranien de plus en plus aux abois de conserver son accès au système financier international".

Incident diplomatique avec Pékin

Cette très grande fermeté est même allée jusqu'à provoquer un incident diplomatique avec les autorités chinoises la semaine dernière. Mercredi, Pékin avait en effet exhorté Washington à retirer ses sanctions contre la banque chinoise Kunlun, privée d'accès au marché américain en même temps que la banque Elaf. La Chine, gros importateur de pétrole iranien, avait alors accusé les Etats-Unis de porter atteinte au droit international en invoquant une loi nationale pour sanctionner à l'étranger.

Les sanctions pèsent sur l'économie iranienne...

La politique d'isolement de l'Iran menée par Washington n'est pas sans effet sur l'économie iranienne. Lundi, la valeur de la monnaie iranienne a plongé de 5% par rapport au dollar, après l'annonce par la Banque centrale du pays d'une augmentation du taux de change fixe dollar-rial dans les dix prochains jours pour faire face aux sanctions internationales. Depuis la mise en place des sanctions américaines et européennes, le rial a déjà perdu la moitié de sa valeur. Et selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie, ces sanctions auraient provoqué depuis le début de l'année une baisse de 30% des exportations iraniennes de brut, tombées en mai à 1,5 million de barils/jours contre plus de 2,1 millions de barils par jour fin 2011.

... mais ne font pas avancer le dossier du nucléaire

Ces mesures, qui ne sont pas sans effet pour les sociétés occidentales, participent de la stratégie de Washington visant à faire plier Téhéran sans besoin de brandir la menace militaire. Mais des voix contraires s'élèvent. A commencer par Mitt Romney, l'opposant de Barack Obama dans la course à la Maison Blanche, pour qui ces sanctions sont inefficaces. Le candidat républicain fait ainsi écho aux propos tenus par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyaou, qui milite pour une "forte menace militaire". Il faut dire que depuis la mise en place des sanctions, Téhéran n'a pas reculé d'un iota sur son programme nucléaire.

Commentaires 18
à écrit le 08/08/2012 à 9:28
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A voir ce que cette argent a vraiment finance?? La banque doit montre se quelle a fait et la reglementation et aussi europeennes elle meme conforme aux standards internationaux, en libre service sur le site internet de l europe. Quand a la rigueur am...

à écrit le 07/08/2012 à 17:48
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Le titre, au contraire, colle parfaitement à la situation.

le 07/08/2012 à 18:39
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Prenez la peine d'elaborer vos idees, sinon votre comentaire sonne vide, denue de toute substance!

le 07/08/2012 à 19:09
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Standard Chartered contracte avec "le diable", comportement qui caractérisa les sorcières, jadis. L'état américain (Washington), démocratiquement élu, représente le peuple.

le 07/08/2012 à 19:22
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Merci pour la clarification, vous avez eleve le contenu de la conversation a un noveau sommet de ridicule. Donc c'est tout ce que vous avez retenu de cet article. Quel dommage!

à écrit le 07/08/2012 à 17:27
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Les américains prennent le risque d'un boycott mondial de leurs produits qui ne saurait tarder. Incapables de tenir leurs promesses de "guerre" contre un état moyen ils perdent également leur crédibilité par des mesures de blocus économique et monéta...

le 07/08/2012 à 18:34
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Corso; vous etes libres de vos choix. Libre a vous de boycotter les produits Americains, leurs hamburgers, Coca Cola, Pepsi, McDonalds, iPhones, Ipads, iPods, retombes scientifiques, revenues d'investissements, le savoir genere au sein des meilleurs ...

le 08/08/2012 à 8:32
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Vous êtes libre de réécrire l'histoire de la guerre des monnaies aussi ! Et nous sommes libres de ne pas être complètement naïfs en matière de géopolitique...

à écrit le 07/08/2012 à 16:33
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C'est une loi supra nationale qui s'applique ? Un décret de l'OMC ? A ce rythme, demain la chine décide que le crédit mutuel de Bazouge doit fermer car il a travaillé avec une boite qui a fait un séminaire au Tibet en se référant à la "jurisprudence...

le 07/08/2012 à 16:52
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Laissez moi vous expliquer: C'est une loi federale Americaine qui s'applique aux Etats Unis aux entreprises Americaines. Aussi simple que ca! Il n'y a pas de foutaises supranationales, etc. Standard Chartered a une division bancaire a New York qui es...

à écrit le 07/08/2012 à 16:06
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J'encourage La Tribune a revoir non seulement le titre de cet article mais aussi le ton et le fond. Il est inadmissible de decrire l'action contre Standard Chartered comme une chasse aux sorcieres et faire croire le lecteur que cette banque est une v...

à écrit le 07/08/2012 à 15:25
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Pourquoi commencer cet article avec un titre pejoratif? La loi est la loi et elle est enforcee quand il y a suffisament de preuves. Ca se voit que RR a peu appris durant ses cours civiques a l'ecole.

à écrit le 07/08/2012 à 14:58
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Éclaboussé par David Plouffe... Bravo Romain !

à écrit le 07/08/2012 à 13:30
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une chasse aux sorcières? Je ne suis pas convaincu ; l'Amérique est trop attachée au monde de la finance pour lui imposer autre chose que de pénibles (mais supportables) pénalités financières....

le 07/08/2012 à 14:52
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Et puis comme par hasard à 4 mois des éléctions... Avant, aucunes traces. Ils sont trop marrants les hamburgers. ;)

le 07/08/2012 à 15:21
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L'action est engagee par la division financiere de l'etat de New York. Si vous avez un soupcon de connaissance du systeme par ici vous sauriez que ca n'a rien de politique, mois encore avec les elections. A la rigueur si vous aviez dit que les Yankee...

le 07/08/2012 à 15:35
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Je suis un peu surpris quand on qualifie de chasse aux sorcières un peu de déontologie dans la conduite des affaires, mais quand on prend un repris de justice comme Juppé aux plus hautes fonctions de l'État, je suppose qu'il ne faut s'étonner de rien...

le 07/08/2012 à 22:49
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Vous avez raison, ce n'est pas en France qu'une telle "chasse aux sorciÚres" risque d'arriver avec les c... molles de notre systÚme politique à la solde des banques. Lire "Ces 600 milliards qui manquent à la France" dans tous les supermarchés.

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