D'où vient le capitalisme ? D'une évolution naturelle de nos sociétés ou de théories élaborées au fil des changements politiques et technologiques ? Pour y répondre, des villages de chasseurs amazoniens aux derniers communistes chinois, en passant par les traders de la City, la série Capitalisme nous entraîne à travers plus de 22 pays dans une enquête rigoureuse qui ne craint pas de renverser les vieilles idoles et de mettre à mal les idées reçues.
Plus d'une vingtaine d'intervenants de la pensée économique à la pointe de l'actualité nous éclairent pour ce voyage dans le monde de l'après-crise 2008, sur les traces des grands penseurs qui ont jalonné l'histoire du capitalisme.
Sur les traces d'un amiral chinois, des geôles d'esclaves au Ghana à la rencontre d'Indiens Maijunas, et d'une rive à l'autre de l'Atlantique, les théories d'hier nouent un dialogue fructueux avec l'actualité et les réalités contemporaines. Depuis les origines jusqu'à la mondialisation, la série décrypte les mécanismes d'un système qui détermine nos vies et survit malgré la crise.
Adam Smith : à l'origine du libre marché ?
Son livre, La richesse des nations, best-seller mal lu depuis plus de deux siècles, aurait posé les bases du libre marché, à la veille de la révolution industrielle.
Or, si Adam Smith, philosophe écossais du XVIIIe siècle, considéré comme le "père du capitalisme", croyait aux lois naturelles de l'économie et à l'inclination des hommes au commerce, le capitalisme ne résulte pas d'un concept, mais bien d'un processus historique, amorcé avec la découverte de l'Amérique, la colonisation et le commerce triangulaire.
Un Nouveau Monde où les Aztèques n'accordaient d'ailleurs aucune valeur matérielle à l'or. Considéré aujourd'hui comme une évidence, le capitalisme n'a, de fait, pas toujours existé...
"La richesse des nations", nouvel évangile ?
Qui a vraiment lu La richesse des nations d'Adam Smith, devenu la bible du libéralisme ? Enfant de la révolution scientifique, son auteur y dénonce en effet la division du travail, ce pilier de l'économie de marché, estimant qu'elle abrutit les hommes.
De même, la notion de "main invisible" d'Adam Smith a été délibérément sortie de son contexte pour être exploitée à des fins politiques. En revanche, La théorie des sentiments moraux, son livre le plus important selon lui, a été totalement occulté.
Exemples à l'appui, ce deuxième épisode réexamine dans le texte les théories d'Adam Smith, observateur curieux de son époque et doté d'une foi inébranlable dans le progrès.
Mais il rappelle surtout ses préoccupations sociales, délibérément oubliées. Une traversée de l'histoire des idées et des sociétés au cours de laquelle on croise aussi le philosophe africain Anton Wilhelm Amo, esclave affranchi d'origine ghanéenne, qui avait étudié en Allemagne.