
Un blocage qui fait planer l'incertitude pour les jours à venir... Assemblée nationale incendiée, télévision publique prise d'assaut, violentes manifestations, appels à la démission du président: le Burkina s'est enflammé jeudi 30 octobre, et cette crise a provoqué l'intervention des militaires.
Un "organe de transition" sans chef désigné
Les troubles ont fait une trentaine de morts et plus de 100 blessés, a indiqué l'opposition, sans préciser si le bilan était national ou s'il ne concernait que la capitale Ouagadougou. Dans ce climat de violence, le chef d'état-major des armées Nabéré Honoré Traoré a annoncé la création d'un "organe de transition" sans préciser qui en prendrait la tête, chargé des pouvoirs exécutifs et législatifs, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel "dans un délai de douze mois". Le chef de l'armée a également annoncé la dissolution de l'Assemblée et l'instauration d'un couvre-feu nocturne dans l'ensemble du pays, de 19h00 GMT à 06h00 GMT.
Mais la prise de pouvoir de l'armée est pour l'instant mal acceptée par les manifestants, qui dénoncent la personnalité du chef d'état-major, qualifié de "pion du pouvoir" par beaucoup d'entre eux.
Compaoré veut rester jusqu'à la prochaine élection
Blaise Compaoré, qui dirige le Burkina Faso depuis son coup d'État de 1987, a quant à lui annoncé lors d'une intervention télévisé son intention de rester à la tête du pays jusqu'à l'élection prévue en 2015.
"J'ai entendu le message, je l'ai compris et ai pris la mesures des aspirations de changement", a déclaré le chef d'État burkinabé à la chaîne de télévision BF1 TV. "Je suis ouvert à des discussions sur une période de transition à la fin de laquelle je passerai le pouvoir au président élu démocratiquement."
Le président burkinabé, qui a démis le gouvernement de ses fonctions après l'envahissement de l'Assemblée nationale et du siège de la télévision publique par des manifestants, a également annoncé la levée de l'état de siège qu'il avait peu auparavant décrété.
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