À une semaine de la tenue du sommet du G20 à Londres, les esprits s?échauffent des deux côtés de l?Atlantique. Côté américain, le secrétaire au Trésor, Timothy
Geithner, martèle qu?il faut des plans de relance ambitieux pour sortir l?économie mondiale de l?ornière où elle se trouve. Le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard, appelle le gouvernement français à faire davantage vu que « les pays européens n?ont peut-être pas réalisé la dimension de choc de demande que cette crise a provoquée. » De son côté, le président en exercice de l?Union européenne (UE), le très libéral chef du gouvernement tchèque (qui vient de tomber), Mirek Topolanek, a vivement critiqué cette volonté américaine de « mener des actions permanentes pour soutenir l?économie mondiale » qui les mènerait, selon lui, « vers l?enfer ». Si la présidence européenne de la République tchèque a été ponctuée de quelques couacs, il n?en reste pas moins que Topolanek ne fait qu?exprimer le refus des pays membres de l?UE d?intensifier une politique de relance budgétaire.

Paradis fiscaux

Ainsi, même Gordon Brown, Premier ministre de la puissance invitante, sensible aux arguments américains, s?est vu mis en garde par le président de la banque centrale d?Angleterre, qui lui conseille d?attendre de voir les effets des premières mesures prises.

Quant à Jean-Claude Juncker , président de l?Eurogroupe, il a lui aussi rejeté les appels d?Obama en faveur d?une action concertée des grandes puissances pour
augmenter les montants des plans de relance. Le Premier ministre luxembourgeois a en revanche milité pour la suppression des paradis fiscaux, l?une des pierres d?angle de l?Europe qui souhaite l?application d?une véritable régulation financière. Ce sera là un point de friction au G20 entre États-Unis et Europe : donner la priorité à la réforme de la régulation financière ou à l?augmentation des plans de relance ?