La Pologne propose "une fourchette de prix" pour le CO2

La Pologne, soutenue par un certain nombre d'Etats membres d'Europe de l'Est, a proposé de fixer une limite maximale et minimale pour les permis de CO2 dans le cadre du système européen d'échange de quotas d'émissions (ETS).

La proposition a été présentée aux ministres de l'Economie et des Finances (Ecofin) le 4 novembre. "Il s'agit vraiment d'un mécanisme très simple", ont déclaré à EurActiv des sources gouvernementales polonaises, révélant qu'un plan complet serait examiné lors de la prochaine rencontre de l'Ecofin. Les détails, actuellement flous, doivent d'abord être négociés par la Commission.

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a déclaré que l'initiative était soutenue par le groupe de Visegrad et par les Etats baltes, qui ont tous adhéré à l'UE en 2004. Ils se sont d'ailleurs rencontrés à Varsovie, le 5 novembre, pour discuter d'une éventuelle intensification de la coopération dans le cadre du plan climat de l'UE, a indiqué Reuters.

Selon Reuters, un document polonais diffusé aux ministres des Finances a appelé à mettre en ?uvre une sorte de mécanisme de sécurité contre une très probable volatilité des prix du CO2 après 2013. Un plafonnement permettrait aux entreprises du secteur des énergies renouvelables de continuer à investir en étant assurées que les prix du carbone ne s'effondrent pas. En outre, le document a souligné le fait qu'une telle mesure permettrait d'éviter que les prix du carbone n'augmentent au point de rendre les entreprises "énergivores "non compétitives.

Des Etats membres ont exprimé leurs préoccupations sur les effets que l'ambitieux plan climat de l'UE pourrait avoir sur la compétitivité de leurs entreprises. Celles-ci émettant beaucoup plus de CO2 que celles de l'UE des Quinze. Nous voulons un paquet énergie-climat qui n'empêche pas nos économies de fonctionner, a indiqué le premier ministre Donald Tusk.

La Pologne ne s'oppose pas à l'objectif de réduction des gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020, mais elle rejette l'analyse d'impact de la Commission européenne, qui ne tient pas suffisamment compte des conséquences dévastatrices pour les industries des pays moins influents. C'est ce qu'a indiqué le professeur Zmijewski, conseiller auprès du gouvernement polonais sur le système ETS, le 5 novembre à Bruxelles.

Représentant un groupement des principales entreprises énergétiques polonaises, M.Zmijewski a appelé l'UE à tenir ses engagements sur le principe de partage des coûts.

Le marché des permis d'émission n'est pas un marché réel, a-t-il indiqué: libéral "à 110%", il est dès lors ouvert à la spéculation, ce qui nécessite l'instauration d'un mécanisme d'urgence.

Outre des plafonds de prix inférieurs et supérieurs, les compagnies énergétiques polonaises soutiennent la position de leur gouvernement sur l'étalonnage de l'efficacité énergétique. Ce système peut selon elles fournir les mêmes résultats que la mise aux enchères totale prévue par la Commission après 2013, avec pour avantage de ne représenter qu'un quart des coûts.

Le professeur Zmijewski a indiqué que lorsque la Pologne avait accepté les objectifs du paquet énergie-climat de l'UE, son économie était florissante. Mais la conjoncture a changé depuis, et le système ETS doit être adapté en conséquence dans le cadre de la révision entreprise actuellement par l'UE pour l'après 2013, a déclaré M.Zmijewski. A son avis, l'industrie énergivore polonaise s'effondrera si aucun changement n'est apporté.

Le conseiller du gouvernement a indiqué que les calculs polonais avaient montré que le système ETS augmenterait de 65% les coûts pour les industries polonaises, bien au-dessus de la moyenne européenne. Selon lui, les estimations de la Commission - le système ETS n'entraînerait qu'une augmentation de 15% des coûts de l'électricité - sont complètement abstraites.

Nous ne sommes pas dans la moyenne: nous sommes des cols bleus, et vous êtes des cols blancs, a indiqué M.Zmijewski. A ses yeux, l'efficacité énergétique de la Pologne s'explique par des raisons structurelles et non techniques. Il est dès lors plus difficile de procéder à des transformations. Par ailleurs, il a signalé que la Pologne n'était pas la seule dans cette situation puisque d'autres pays d'Europe de l'Est dépendent largement du charbon.

Selon lui, la Pologne sera du côté des perdants. En effet, ses estimations font état d'un déficit de 2,7 milliards de dollars résultant des différences entre le revenu du gouvernement dans le cadre de la mise aux enchères et le nombre de permis que l'industrie devra acheter. Il a laissé entendre que cette somme pourrait finir dans la poche de pays tels que la Suède et la France, qui produisent leur énergie par le biais de technologies beaucoup plus propres.

Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les prévisions de consommation de gaz, charbon, pétrole à l'horizon 2030 tablent sur une augmentation sensible (30 à 50% si je ne m'abuse). Comment dès lors espérer une quelconque réduction du CO2 produit?... Cette réduction n'ira pas sans grincement...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Admettons qu'il s'agisse de journalisme et que ce soit de l'économique...Est ce une raison pour fiare un article à l'économie? Car enfin, si on parle de risque contre la compétivité, ce n'est pas uniquement en raison du prix de la tonne de C02 mai...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Apparement on ne pense toujours pas au jeunes. Yen a marre de cette génération de gouniafier qui pense que le monde lui apartient ainsi que que les enfant à venir. Marre de cette hypothéque sur notre avenir. Le début de l'économie plannifié par le...

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