La France présente son plan sur les renouvelables pour se conformer au "paquet" énergie-climat

A l'occasion de la semaine des énergies renouvelables, Jean-Louis Borloo a présenté le plan de mise en œuvre d'un nouveau "mix" énergétique sur les énergies renouvelables... qui remet toute évaluation sur les biocarburants à une date ultérieure.

Le ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo a présenté, lundi 17 novembre à Paris, un "plan national de développement des énergies renouvelables". Le texte, qui contient cinquante mesures, vise à porter à 23% la part d'énergies renouvelables dans le "mix" énergétique français. Il souligne surtout que ce chiffre correspond à celui fixé par les députés à l'issue de l'examen en première lecture du projet de loi de programme relatif à la mise en ?uvre du Grenelle de l'environnement. A peine est-il précisé que cet objectif est en fait établi "en cohérence avec l'objectif proposé dans le projet de paquet énergie-climat actuellement en cours de discussion au niveau de l'Union européenne".

En effet, c'est bien du paquet proposé par Bruxelles en janvier que provient l'objectif de 23%. La Commission européenne souhaite que les Etats membres de l'UE portent à 20% la part d'énergies renouvelables dans leur consommation d'énergie, d'ici à 2020. A partir de ce chiffre global, chaque Etat a ensuite hérité d'un objectif national. Aussi la Commission impose-t-elle à chaque pays une hausse de 5,75% des énergies renouvelables dans son mix énergétique, puis module le restant en fonction du PIB de chaque pays, selon le principe de solidarité. La France devra ainsi arriver à 23% en 2020, contre 10,3% en 2007.

Pour cela, le plan français présenté par Jean-Louis Borloo s'appuie sur le développement de la biomasse (8,8 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) en 2006, 15 en 2020), de l'éolien terrestre (0,2 à 3,6 Mtep), de la géothermie (0,2 à 1,4 Mtep), ainsi que des changements d'échelle très importants dans le solaire photovoltaïque, passant de 13 mégawatts (MW) produits en 2007 à 5400MW en 2020.

En revanche, le texte publié lundi par le ministère de l'Ecologie repousse à plus tard la réflexion sur les biocarburants. "Les biocarburants font également partie du bouquet des énergies renouvelables. Un programme spécifique concernant les biocarburants, notamment de deuxième génération, sera présenté ultérieurement", peut-on lire au début du plan.

Un délai qui, en plein débat sur ces énergies accusées par certains d'avoir accéléré la hausse des prix des denrées alimentaires, arrange bien Paris. Début juillet, lors de la réunion informelle des ministres européens chargés de l'Energie, Jean-Louis Borloo avait d'ailleurs opéré un virage à 180 degrés par rapport aux prises de positions antérieures sur les biocarburants (lire EurActiv.fr, 07/07/2008).

En effet, depuis le mois de janvier, date de publication du paquet énergie-climat, ministres, Commission, députés et associations voyaient dans une des mesures de ce paquet l'obligation de porter à 10% la part de biocarburants dans le secteur des transports. Or, au mois de juillet, le ministre français était revenu à une interprétation plus large du texte, qui exige en effet que le secteur des transports soit alimenté par des énergies renouvelables.

Après ce premier plan sur les énergies renouvelables, le volet gouvernemental sur les biocarburants pourrait en fait intervenir à la mi-2009, date à laquelle devrait être rendu le bilan de l'Agence de développement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) sur ce sujet. Ce rapport, très attendu, avait d'abord été annoncé pour avril 2008, avant d'être reporté une première fois à la fin 2008.

Site d'EurActiv.fr

 

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