A Paris, Michel Barnier esquisse sa vision du marché unique

Invité par EurActiv.fr à détailler ses priorités avec un panel de parties prenantes, le commissaire européen au Marché intérieur et aux services a précisé la manière dont il voyait sa fonction mais a été plus flou sur les propositions concrètes de son action.

"Je suis 1/27ème de Premier ministre européen", a déclaré Michel Barnier lors d?un débat organisé par EurActiv.fr, le 17 mars à Paris, dans les locaux de Sciences Po. Avant d'ajouter: "à la Commission nous avons le devoir de nous occuper de ce que font les 26 autres". Visiblement, le Français, récemment investi dans la nouvelle équipe de José Manuel Barroso, ne compte pas être un commissaire en retrait. Michel Barnier veut "mutualiser" et travailler avec les autres commissaires pour améliorer la cohérence du marché intérieur. "Barroso m'a donné son accord pour un travail à l'intérieur de la maison notamment pour trouver les chaînons manquants du marché intérieur", a-t-il précisé.

Remettre de l'humain au coeur du marché intérieur est l'une des préoccupations du nouveau commissaire. Michel Barnier a déclaré vouloir "refaire la preuve de l?Europe" afin de "réconcilier l?individu avec le grand marché". "Le marché doit être au service d?un projet de société", a-t-il également affirmé à plusieurs reprises.

Mais quid du projet concret? La nouvelle stratégie de croissance de l'UE pour les dix ans à venir, UE 2020 n'a été mentionnée que deux fois. Interrogé par le fondateur d?EurActiv, Christophe Leclercq sur la façon dont il comptait rendre ce projet plus "mobilisateur" que la stratégie de Lisbonne qui s'achève, Michel Barnier a simplement indiqué qu'UE 2020 constituait l'un des outils de sortie de crise parmi d'autres et en a répété les principaux objectifs: mettre en place "une croissance différente, plus qualitative et plus verte".

Libérer les entraves du marché

Pour relancer la croissance en Europe, Michel Barnier a surtout insisté sur la nécessité de "libérer les entraves" au sein du marché intérieur, en faisant notamment référence à la directive services et au marché électronique. L'espace unique de paiement en euro (Sepa), qui a pris du retard, a également fait l'objet de débat. De son côté, le directeur général adjoint de Visa Europe, Philippe Menier, a rappelé que "le coût des moyens de paiements non électroniques représentait 2 à 3% du PIB européen". Il a également interrogé le commissaire sur sa volonté de mettre en place une date butoir pour accélérer le processus de mise en oeuvre du Sepa.

Michel Barnier a affirmé qu?il laisserait encore un peu de temps au système bancaire pour procéder aux transformations nécessaires à ce nouvel espace. Il a toutefois indiqué qu?il allait "consulter pour choisir une date butoir", sans donner plus de précisions.

Le commissaire français s'est également dit favorable à la création d'une carte bancaire européenne. Elle permettrait de donner davantage de choix au consommateur européen et viendrait concurrencer Visa et Mastercard.

"Qu?en est-il du surcharging, pratique interdite en France, qui consiste à imposer des frais supplémentaires lors de l?utilisation des moyens de paiement ?", a quant à lui demandé le délégué général de l?association de consommateurs et d?usagers CLCV, Thierry Saniez. Sans répondre précisément à la question, Michel Barnier a simplement déclaré qu'il était favorable "au principe de transparence et à l?harmonisation la plus large possible", tout en précisant qu?il fallait vérifier que cela bénéficie au consommateur.

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