Mario Monti à Helsinki pour défendre les pays en difficulté

Au lendemain de sa visite à Paris, le chef du gouvernement italien, Mario Monti, était à Helsinki pour rencontrer son homologue finlandais Jyrki Katainen. Les deux hommes ont fait part de leurs divergences mais aussi de leur diagnostic commun sur les difficultés rencontrées par certains membres de la zone euro dans leur financement. La Finlande a même fait preuve d'ouverture.
Mario Monti (à gauche) et Jyrki Katainen (à droite) - Copyright Reuters

Mario Monti, président du Conseil italien, était en visite à Helsinki mercredi, au lendemain de sa rencontre avec François Hollande. A la sortie de deux heures de discussions, le chef du gouvernement italien Mario Monti et le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen ont affiché leurs divergences sur l'utilisation des fonds prévus pour secourir des pays de la zone euro, sujet de discorde inévitable. Jyrki Katainen a ainsi réitéré qu'il ne souhaitait pas, contrairement à son invité, voir les ressources communes des 17 utilisées pour racheter de la dette.

Quelques signes d'ouverture du côté finlandais

Celui-ci craint en effet que le FESF, ou plus tard le MES, ne tombe à court d'argent s'ils commencent à intervenir sur le marché secondaire. Mais il a, dans un premier signe d'ouverture, lancé une autre piste. Celle des prêts par précaution, à la manière de ce que pratique le Fonds monétaire international. "Comme nous l'avons déjà dit, il nous faut examiner quel est le meilleur moyen, si c'est nécessaire, d'utiliser les fonds efficacement. Car ils pourraient être employés comme une sorte de ligne de crédit par précaution pour maintenir les pays sur le marché", a-t-il expliqué.

La nouveauté, selon l'idée du Premier ministre, serait de permettre aux États dont les taux augmentent dangereusement mais qui ont encore accès au marché, d'obtenir une ligne de crédit accessible en cas de besoin. La Banque centrale européenne agit déjà en faveur des États qui se trouvent dans une telle situation par le biais du rachat de dette sur le marché secondaire, mais indépendamment de la volonté des gouvernements.

Fermeté de Mario Monti

De son côté, Mario Monti a salué l'intérêt des discussions avec son homologue finlandais, qu'il remercie de son "soutien sincère et fiable" mais est resté ferme sur ses positions. Tout en assurant que l'Italie, troisième économie de la zone euro, n'aurait pas recours à un plan d'aide, il a tenu à réaffirmer le besoin de soutien à l'Italie et a prévenu: "ce serait un événement terrible pour l'intégration si l'euro, qui était censé être l'étape la plus parfaite de l'intégration européenne [...] devenait peu à peu la cause de la division et de la désintégration".

Pour le chef du gouvernement italien, le salut de l'euro passe aussi par un effort des gouvernements pour combattre l'euroscepticisme qui gagne les populations. "Nous devons aussi guider de manière pédagogique notre opinion publique dans ces temps, en particulier avec l'approfondissement sans précédent de l'intégration européenne, qui ne sont pas sans risque" a déclaré Mario Monti à la sortie de la réunion qui s'inquiète notamment de la monté du sentiment anti-européen dans la population finlandaise.

Les marchés sont largement dysfonctionnels

Mais les deux sont tombés d'accord sur le diagnostic. Alors que les réformes italiennes sont saluées, "pourquoi ne récoltons-nous pas les résultats, mais voyons-nous plutôt les bons efforts au moins en partie effacés par des coûts de financement élevés et en hausse?", s'est interrogé Mario Monti dans une tribune publiée dans plusieurs journaux finlandais. "La principale réponse est que les marchés craignent que la zone euro ne survive pas dans sa forme actuelle", et qu'"il n'y a pas possibilité de nier que les marchés sont largement dysfonctionnels", avec des pays de la zone euro qui empruntent avec des taux d'intérêt négatifs et d'autres des taux exceptionnellement élevés, a-t-il estimé. Jyriki Katainen a acquiescé. "Le problème en ce moment est que l'économie de marché ne fonctionne pas sur les marchés financiers, puisque ceux-ci ne reflètent pas ce que les pays ont déjà fait ou ce qu'ils projettent de faire", a-t-il déclaré.

Commentaire 1
à écrit le 02/08/2012 à 7:00
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Effectivement les Finlandais commencent à se demander ce qu'ils ont gagné en entrant ( les premiers, une heure avant les Français et les Allemands, le 31 décembre 2001 à 23.00 heures !) dans l'Euro. Par contre, ils savent ce qu'ils risquent de perdre...

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