Les Tchèques vent debout contre l'austérité

Les élections régionales qui se déroulent aujourd'hui et demain en République tchèque devrait déboucher sur une poussée des extrêmes. En cause: le plan d'austérité du gouvernement de Petr Necas.
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La République tchèque est le bon élève de l?Europe centrale. Sa dette (40% du PIB) est très faible. Son niveau de vie est le plus élevé des anciens pays du pacte de Varsovie, dépasse celui du Portugal et fait jeu égal avec la Grèce. Certes, la croissance économique n?y est guère dynamique (+1,7% en 2011, stagnation attendue cette année), mais Prague apparaît comme un îlot de stabilité dans un continent en désarroi. Pour preuve, la dette à dix ans tchèque est très courue. Depuis le début de l?année, son rendement est passé de 3,5% à 2,5% et l?écart avec l?Allemagne -le fameux spread- s?est réduit de moitié!

Plan de rigueur

Pour conserver ce statut privilégié, le premier ministre de centre-droit, Petr Necas, a lancé un vigoureux plan de rigueur destiné à réduire le déficit budgétaire de 4% du PIB à 3% du PIB en 2013. Un plan qui fait grincer des dents sur les bords de la Vltava, d?autant que la classe politique tchèque est gangrenée par les affaires et la corruption depuis plusieurs années. Du coup, les élections régionales qui se déroulent ce vendredi et demain samedi dans 13 des 14 régions du pays et les élections sénatoriales qui se tiennent en même temps promettent d?être très difficiles pour le gouvernement.

Poussée des extrêmes

Selon les sondages, l?opposition sociale-démocrate du CSSD devrait encore renforcer ses positions dans les exécutifs régionaux. On attend également un bon score du très orthodoxe Parti Communiste de Bohème Moravie (KSCM) et une percé du parti d?extrême droite nationaliste du Parti des travailleurs pour la justice sociale (DSSS) et peut-être même des Pirates, suivant l?exemple de l?Allemagne voisine. Ces élections devraient donc marquer une défaite du gouvernement et une montée des extrêmes. Scénario devenu classique désormais dans l?UE de la crise de la dette.

Budget voté la semaine prochaine

Petr Necas devrait néanmoins proposer la semaine prochaine son projet de budget. Malgré cette défaite et la défection de certains députés dans ses rangs. Le vrai rendez-vous, pour lui, ce sera les élections législatives de 2014. A la fin de son plan d?austérité. Il n?a plus d?ici là qu?à espérer que la croissance revienne, malgré lui.

 

Commentaires 2
à écrit le 13/10/2012 à 12:59
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Après avoir été écrasés pendant 50 ans par l'horrible communisme, voilà ces pauvres gens écrasés par la capitalisme véreux des banksters. Oui, cette Europe va mal.

à écrit le 13/10/2012 à 8:09
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On nous a vendu l'Europe en nous disant qu'elle nous protègerait des guerres extérieures, cependant la guerre civile couve en Europe. Le mal est à l'intérieur. Les Aliens sont parmi nos dirigeants.

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